Ile Maurice: Des cases en tôle et des plantations au détriment de la forêt primaire

Alerte au parc national des Gorges de Rivière-Noire. Après les constructions dites illégales qui ont attiré l'attention des autorités concernées sur l'île-aux-Bénitiers, voilà qu'un cas similaire nous a été signalé dans le plus grand parc national de Maurice, situé dans le sud-ouest de l'île.

Selon les lanceurs d'alerte, cela fait plusieurs années depuis que cette situation perdure au détriment de la riche variété de faune et de flore dont regorge ce sanctuaire de biodiversité. Des personnes se sont permis d'y construire des kaz en tôle et se sont illégalement approprié plusieurs arpents de terre qui partent de la pointe de Choisy à Baie-du-Cap.

Ces présumés «squatters» ont, par la suite, défraîchi les lieux. Ils ont, notamment, abattu les arbres de la forêt primaire afin d'y entamer leurs plantations de bananes et d'ananas, entre autres et mettent le feu sur place régulièrement.

D'après les dénonciateurs, il semblerait que ce «squatting» serve de couverture à d'autres trafics «connus de tous dans la région». Ce qu'ils déplorent le plus, c'est que «pendant ce temps-là, le patrimoine des Mauriciens, qui est le parc national, souffre d'un squatting illégal qui entraîne, petit à petit, la disparition de notre forêt primaire».

Cela fait environ cinq ans que le National Park and Conservation Services (NPCS) a été alerté aussi bien que le ministère du Logement et des Terres, le Forestry Services ainsi que les postes de police de Bel-Ombre et de Rose-Belle.

Au sein du National Park and Conservation Services, une source indique que cette affaire a été portée devant la justice en mai dernier et demeure dans l'attente d'un jugement qui vise à ordonner l'éviction des personnes qui occupent illégalement ces sites qui sont censés être protégés par l'État. Contredisant son collègue du ministère des Terres et du Logement qui nous a, lui, affirmé que cette affaire ne les concerne pas car «ledit ministère n'étant pas propriétaire du lieu», notre interlocuteur du NPCS précise que les plaintes se sont faites et ont, bel et bien, été portées devant la justice sous ce ministère vers avril ou mai 2024.

Il s'agit du plus grand parc national du pays et il s'étend sur quelque 17 000 acres soit 2 % de la surface totale de Maurice. Ceux qui se battent pour protéger ce patrimoine qui appartient à tous les Mauriciens expliquent que ces individus ont commencé à s'approprier des lieux lorsqu'ils y avaient, à l'époque, accès à travers les champs de cannes qui se trouvaient à proximité.

Il s'agirait d'une dizaine de reclus de justice qui disent avoir une valeur sentimentale pour ces terres et qui habiteraient les villages côtiers situés en bas de la montagne tels que St Martin, Baie-du-Cap et Bel-Ombre.

Si certains ont eu le courage de parler car ils espèrent que cela fera, enfin, avancer la situation, d'autres ont préféré garder le silence car ils affirment avoir été sauvagement menacés par les personnes concernées et craignent, à présent, pour leur sécurité.

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