Ile Maurice: Atalian Global Services voit son permis EIA révoqué

Le permis d'Environmental Impact Assessment (EIA), accordé à Atalian Global Services le 8 octobre 2020 pour un projet hôtelier aux Salines, après une demande déposée en 2019, a été révoqué ce mercredi 15 janvier par le ministère de l'Environnement. La raison invoquée est l'absence de bail pour le projet. Atalian Global Services a pour actionnaire principal Franck Julien, condamné en juillet 2024 à quatre ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris.

Cette révocation a été effectuée sur recommandation du State Law Office (SLO), avance Joanna Bérenger, junior minister de l'Environnement. «Au niveau du ministère, nous avons suivi la recommandation du SLO parce que la compagnie n'a pas de bail», a-t-elle précisé.

D'après le rapport EIA, Atalian Global Services Ltd projetait de construire un hôtel cinq-étoiles et un centre de séminaires de classe mondiale aux Salines, Rivière-Noire. Après avoir soumis sa demande d'autorisation en 2019, l'entreprise avait obtenu l'aval du ministère de l'Environnement en octobre 2020, après plus d'un an d'attente.

Les informations du Registrar of Companies révèlent que cette société, filiale du groupe français Atalian Global Services, est domiciliée à Goliva Court, St-Jean, Quatre-Bornes. Son unique actionnaire est Franck Julien, propriétaire du groupe. En 2024, celui-ci a été condamné en France à quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme, assortis d'une amende de 375 000 euros. Il a été reconnu coupable d'abus de biens sociaux, de blanchiment aggravé, ainsi que de complicité de faux et d'usage de faux. Le tribunal a également prononcé une interdiction de gestion d'entreprise pendant trois ans.

À Maurice, Atalian Global Services envisageait d'investir au moins Rs 2 milliards dans ce projet sur 43 arpents de terres appartenant à l'État. En termes d'emplois, la société promettait la création de 50 postes pour des professionnels durant la phase de conception, 1 200 emplois pendant la construction, et 700 postes pour les habitants de Rivière-Noire, La Preneuse et La Gaulette une fois l'hôtel opérationnel.

Une victoire pour les écologistes

Pour Carina Gounden, membre de l'organisation non gouvernementale mru2025 et de la plateforme citoyenne Aret Kokin Nu Laplaz, cette révocation est une action essentielle pour la préservation du littoral, un patrimoine fragile et menacé. «Cela envoie un signal fort de la part des autorités, en particulier du nouveau ministre et de la junior minister de l'Environnement, qui semblent vouloir rompre avec l'inaction des précédents gouvernements», a-t-elle déclaré. Elle estime que «ce projet d'hôtel fait partie d'une série de développements irresponsables qui n'auraient jamais dû être autorisés».

Les Salines, un site «sensible»

Carina Gounden souligne également que la péninsule des Salines est un site écologiquement sensible, avec des écosystèmes uniques comprenant des dunes, des mangroves et des zones humides. «Permettre de tels projets revient à commettre un crime écologique. Cette décision doit marquer le début d'une politique de tolérance zéro envers les projets destructeurs sur le littoral.»

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