Enlevé, selon son épouse, en novembre dernier lors d'un déplacement au Kenya, Kizza Besigye est actuellement jugé devant une cour martiale, un procès que ses soutiens dénoncent comme une manoeuvre politique. Il risque la peine de mort pour trahison et se retrouve désormais à l'isolement.
L'opposant ougandais Kizza Besigye est coupé du monde extérieur depuis vendredi, il ne peut plus communiquer que par téléphone. Les visites physiques sont interdites, et il lui est interdit de recevoir de la nourriture de ses proches. Par crainte pour sa vie, il refuse de consommer celle de la prison.
Ancien colonel âgé de 68 ans, Kizza Besigye aurait été kidnappé en novembre dernier à Nairobi, pour être jugé en Ouganda pour menace à la sécurité nationale. Il est actuellement jugé devant une cour martiale, un procès que ses soutiens dénoncent comme une manoeuvre politique.
Selon Maître Kato Tumiisime, l'un de ses avocats, interrogé par Christina Okello de la rédaction Afrique, son placement à l'isolement serait lié aux récents tweets incendiaires publiés par le fils du président Yoweri Museveni.
« Tous ces placements en isolement ont commencé lorsque le commandant en chef des forces armées (CDF), le fils aîné du président, a publié des tweets exprimant son désir de décapiter Kizza Besigye et de le pendre à Gulu lors de la Journée des héros. Il semble qu'ils veuillent qu'il meure avant cette date. Cela signifie qu'ils ont désormais carte blanche pour agir, maintenant qu'ils ont Besigye en isolement. Cela leur donne toute latitude pour faire ce qu'ils désirent.
Évidemment, en tant que CDF, le commandant des forces armées, le fils, général Muhoozi, contrôle la cour martiale. Par conséquent, tout ce qui s'y déroule pourrait être influencé par ses ordres, ainsi que ceux de son père, le président Yoweri Museveni, également chef des forces armées. Par conséquent, toute personne qui s'oppose à un membre de la Première Famille ou au président Museveni devient automatiquement un ennemi, et son seul sort est de se faire décapiter, pendre ou pourrir en prison dans des conditions inhumaines. »
Un porte-parole de la prison a démenti auprès de l'AFP avoir infligé tout mauvais traitement à l'opposant. La prochaine audience de Kizza Besigye est prévue le 3 février