Comores: Azali Assoumani affirme que les Comoriens ne peuvent pas être des étrangers à Mayotte

[Image d'illustration] Le président comorien, Azali Assoumani, s'exprimant face à la presse lundi 10 juillet 2023.
20 Janvier 2025

Lors d’une interview accordée à France 24, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a fermement rejeté l’idée de recevoir les Comoriens expulsés de Mayotte.

Cette prise de position, claire et catégorique, a non seulement surpris le journaliste, mais aussi suscité des interrogations parmi les Comoriens en situation irrégulière à Mayotte, qui espéraient une solution d’accueil de la part de leur pays d’origine.

Le président a insisté sur un point central, le terme "immigration" qui selon lui n’a pas lieu d’être lorsqu’il s’agit de Comoriens à Mayotte.

« Je ne peux pas accepter qu’un Comorien qui se trouve à Mayotte soit considéré comme un immigré… », a déclaré Azali Assoumani, réaffirmant son opposition à toute mesure d’expulsion visant les ressortissants comoriens présents sur l’île.

Selon lui, Mayotte est une île comorienne, et les Comoriens qui y résident sont chez eux, ce qui rend toute expulsion illégitime et contraire au bon sens.

Le chef de l’État a toutefois précisé que l’expulsion de Comoriens en situation illégale sur le territoire métropolitain français serait compréhensible.

« Moi, je vais m’opposer, je refuse qu’on expulse des Comoriens de Mayotte comme s’ils étaient des étrangers dans une partie de leur propre archipel. Pourquoi parle-t-on toujours des Comoriens, mais jamais des autres nationalités qui affluent à Mayotte ? Il faut qu’une solution juste et équilibrée soit trouvée », a-t-il déclaré, rappelant l’importance d’un dialogue bilatéral respectueux entre Moroni et Paris.

Contexte des tensions entre la France et les Comores sur Mayotte

D’après RFI, le différend autour de Mayotte remonte à 1974. Lors d’un référendum sur l’indépendance, l’île a choisi de rester française, contrairement aux autres îles de l’archipel des Comores qui au préalable étaient 4 dont, la Grande-Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), Anjouan (Ndzuwani) et Mayotte.

Nos confrères de France24, indiquent que cette décision, reconnue par le pays de Macron, n’a jamais été acceptée par Moroni, qui continue de revendiquer Mayotte comme partie intégrante de son territoire.

Les expulsions de Comoriens en situation irrégulière sont l’un des nombreux points de friction dans cette relation complexe rapporte la même source.

Ces opérations, menées régulièrement par les autorités françaises, sont perçues par l’Union des Comores comme une atteinte à sa souveraineté et un acte contraire aux principes de coopération régionale.

Le président Assoumani a également réitéré son appel à la suppression du "visa Balladur", instauré en 1995, qui limite la libre circulation entre Mayotte et les autres îles comoriennes, estimant que sa suppression faciliterait les échanges et réduirait les tensions migratoires.

Il faut dire que les propos d’Azali Assoumani traduisent une difficulté interne pour le président. Toutefois, sa position met en lumière un différend historique et diplomatique profond, qui fait appel à une solution concertée et équitable.

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