La ministre de l'Égalité des genres, du développement de l'enfant et du bien-être de la famille, Arianne Navarre-Marie, a effectué une visite surprise au shelter l'Oiseau du Paradis, à Cap-Malheureux, hier matin. C'est ce qu'elle a révélé lors d'un point de presse dans l'après-midi d'hier.
Selon la ministre, le constat est accablant sur ce qui tombe sous la responsabilité du ministère de tutelle et la gestion assurée par le National Children Council (NCC). «Ce shelter présente de nombreuses lacunes au niveau de son infrastructure et de ses moyens. Les conditions actuelles ne permettent pas d'accueillir correctement des enfants déjà en situation difficile. Tout est à revoir : le personnel ne dispose pas des équipements nécessaires pour effectuer son travail quotidien comme il se doit.
Par exemple, la cuisine est dans un état déplorable : il n'y a même pas de mixeur pour écraser les légumes pour les bébés ; il y a un seul couteau pour deux cuisinières et une marmite presque cassée pour préparer les repas», a déploré Arianne Navarre-Marie.
L'entretien du bâtiment doit être revu, la majorité des portes étant endommagées, les vitres brisées et l'aspect sécurité préoccupant. Par exemple, des détergents sont laissés à la portée des enfants. De plus, les officiers de la Child Development Unit et les psychologues n'ont même pas d'espace dédié pour recevoir les enfants.
La ministre a également déploré la qualité de nourriture à laquelle ont droit les enfants, sans fruits ou yaourt, et le fait qu'ils n'ont pas d'espace adéquat pour jouer. Les caméras de surveillance du shelter sont aussi cassées. La cour n'est pas bien entretenue alors qu'il y a cinq cleaners pour le shelter. Des enfants qui ont été admis à l'abri l'année dernière ne sont pas encore scolarisés. Ils sont laissés à eux-mêmes et regardent la télé.
Plusieurs correspondances avaient été envoyées au NCC pour faire état de la situation mais seraient restées sans réponse. «La première action que nous allons entreprendre serait de nommer rapidement un conseil d'administration pour le NCC et de recruter au plus vite un Shelter Manager. Cela est essentiel pour reprendre en main la gestion de ce shelter. Un réaménagement urgent du bâtiment et de son environnement est également nécessaire afin de transformer cet espace en un lieu de vie adapté et sécurisé pour les enfants», a expliqué Arianne Navarre-Marie.
De plus, il serait judicieux, selon elle, de mettre en place un programme de formation pour les caregivers ainsi que pour tout le personnel travaillant avec ces enfants. Cela leur permettra d'acquérir les compétences nécessaires pour mieux répondre aux besoins spécifiques des enfants en situation de vulnérabilité.
La ministre est aussi revenue sur une réunion de travail qu'elle avait eu avec les responsables des crèches pour discuter des amendements qui seront apportés aux Child Day Care Centres Regulations 2022. Une première réunion sur la révision des règlements qui régissent les crèches et les nurseries s'est tenue le 28 novembre, sous la présidence de la junior minister Anishta Babooram, avec la participation de certains gestionnaires de crèches et des membres du ministère concerné. Un premier rapport a été produit.
«Aujourd'hui (NdlR, lundi), une autre réunion a eu lieu, permettant aux différentes personnes ayant participé à la première session de partager leurs observations sur les amendements proposés pour les nouvelles réglementations», a confié Arianne Navarre-Marie. Elle a expliqué que la prochaine étape consisterait à publier un communiqué car il avait été constaté que le groupe initial était assez restreint.
Ce communiqué permettra d'inviter le public ainsi que d'autres parties prenantes impliquées dans la gestion des crèches à soumettre leurs suggestions afin d'enrichir les nouvelles réglementations pour valider les propositions finales avant de les soumettre au Conseil des ministres, puis à l'approbation du State Law Office.