Le ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des relations avec les Institutions, Gardes des sceaux, Rodrigue Bayala a effectué une tournée, le mardi 21 janvier 2025 à Ouagadougou, pour constater le bon déroulement de l'opération casiers vides.
Pour constater les audiences correctionnelles extraordinaires dans le ressort territorial du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I, le ministre de la Justice et des Droits humains, Rodrigue Bayala, a effectué une visite de terrain, le mardi 21 janvier 2025 à Ouagadougou. A l'entendre, elle entre dans le cadre de l'opération casiers vides au sein de cette juridiction qui se tient du 20 au 30 janvier 2025. Pour lui, il s'agit d'évacuer un certain nombre de dossiers qui encombrent le circuit judicaire.
« Dans ce TGI, vous avez des dossiers de plus de 15 ans qui n'ont pas encore connu d'aboutissement, de dénouement. Certains de ces dossiers (le grand nombre) sont prescrits, mais il y a toujours des intérêts en jeu », a-t-il dit. Alors qu'il faut trancher ces dossiers pour permettre aux parties d'aviser autrement soit d'aller devant un autre
tribunal pour faire valoir leurs droits. M. Bayala a ajouté que tant que cette procédure qui est déjà en cours n'a pas eu d'aboutissement, les personnes concernées ne peuvent pas faire valoir leurs droits ailleurs. De son avis, les causes de cet encombrement sont multiples. Ainsi, il a confié qu'elles sont liées à la lenteur dans le traitement des dossiers au sein de la justice qui est confronté au problème de personnel, de matériels...
En outre, le ministre de la Justice a déclaré qu'aujourd'hui, il est question de faire un état des lieux, de constater un fait et de trouver des solutions pour apurer ce passif afin de permettre à la justice d'avoir une autre image et d'amorcer un autre début dans son fonctionnement. Il a également indiqué que l'opération casiers vides vise à traiter environ 2 000 dossiers au TGI Ouaga I.
« La présente opération va permettre d'organiser d'autres auprès des TGI à travers le Burkina, car nous voulons donner une autre image de notre justice », a-t-il poursuivi. A l'en croire, au cours de la journée du 20 janvier 2025, un taux de 90% de dossiers ont été examinés. Par ailleurs Rodrigue Bayala a fait savoir qu'il est venu pour encourager les acteurs judiciaires (magistrats, greffiers, les gardes de la sécurité pénitentiaire et la police municipale).
Et, au plus haut niveau de l'Etat, le déroulement de cette opération est suivi avec grand intérêt. Ainsi, il a invité les populations à venir assister aux audiences. Pour le substitut du procureur du Faso près du TGI Ouaga 1, Zakaria Ouattara, tout se passe bien, car le retour des rapports journaliers des procès prouvent que les activités se déroulent comme prévu et les acteurs concernés sont sur la bonne voie.
« Sauf que dans les audiences sur les flagrants délits, le juge est seul alors que d'habitude, elles se tiennent avec trois juges. Ce qui complique le travail quand le dossier est assez complexe pour un seul juge au regard du volume du dossier », a-t-il expliqué. Malgré cela, le travail est fait pour les objectifs recherchés dans cette opération. L'opération est appréciée des avocats comme Me Mohamadou Paré.
Il a loué cette initiative parce qu'elle vient soulager les rôles des juridictions. « Depuis un certain temps, on avait un peu du mal à suivre les programmations et les dossiers se sont entassés et les questions de délais se sont posées dans certains dossiers », a-t-il indiqué. Il a aussi confié que l'activité va soulager les cabinets d'avocats et les justiciables qui attendent beaucoup de la justice. Idem pour l'amie d'une prévenue, Solaine Ouédraogo. Selon elle, l'opération casiers vides dans les tribunaux est un acte à féliciter. « Nous pensons qu'elle permet d'évacuer les questions de justice pendante dans des délais raisonnables pour le bien-être des justiciables», a-t-elle conclu.