Lundi dernier, en début de soirée, une rencontre a eu lieu à Tsimbazaza, siège de l'Assemblée nationale. Les préfets et préfets de police, représentants de l'État dans leurs circonscriptions respectives, ont décidé de rendre visite à Justin Tokely, président de la Chambre basse et député élu à Sambava sous les couleurs de l'IRD. Ancien ministre de l'Intérieur, le patron de Tsimbazaza a donc retrouvé ses collègues du corps des administrateurs civils depuis qu'il a quitté l'immeuble « Patte d'Éléphant » à Anosy.
Alors que cette rencontre semble avoir été organisée sous l'égide de la convivialité et des félicitations, elle peut toutefois être sujette à polémique. Les préfets, tout en maintenant un lien institutionnel et hiérarchique avec l'exécutif et les autorités locales, devraient garder une certaine distance vis-à-vis des prises de position politiques, analyse-t-on. À défaut, une telle proximité pourrait engendrer des risques juridiques importants, aussi bien en termes de déontologie administrative qu'en matière de perception publique.
Et selon certaines analyses, les préfets et préfets de police jouent un rôle-clé au niveau de l'administration publique territoriale en tant que représentant de l'État chargés de garantir le bon fonctionnement des services publics et de l'ordre sur le territoire. Leur position requiert, en effet, une impartialité stricte, soutient-on, notamment en période de forte activité politique.