Tanzanie: Tundu Lissu succède à Freeman Mbowe pour la présidence du principal parti d'opposition

L’opposant politique Tundu Lissu est acclamé par ses partisans à son arrivée à l’aéroport international Julius Nyerere de Dar es Salaam hier. M. Lissu a passé près de trois ans hors du pays à la suite de l’attentat contre sa vie en 2017 à Dodoma.

À quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre, les militants de Chadema, principal parti d'opposition en Tanzanie, ont élu Tundu Lissu comme nouveau président, lors d'un congrès marathon qui s'est tenu dans la nuit du 21 au 22 janvier. Cette élection met un terme à plus de 20 ans de leadership de Freeman Mbowe, candidat à sa propre succession, qui n'a pas su convaincre les électeurs.

Un tournant qui éclaire les tensions internes révélées par ce scrutin, mais les images diffusées après l'annonce des résultats dépeignent une autre version : les deux hommes, tout sourire, côte à côte, masquent tout signe de tension.

Freeman Mbowe a reconnu sa défaite et félicité « l'honorable Tundu Lissu et ses collègues », leur souhaitant « beaucoup de succès ». Cette posture tranche avec ses déclarations faites avant l'élection, où il accusait Lissu d'avoir « dépassé les bornes » en briguant la présidence du parti.

De son côté, Tundu Lissu reprochait à Freeman Mbowe d'avoir monopolisé la direction de Chadema pendant trop longtemps. Il a promis des réformes, en particulier sur la transparence. « D'où vient cet argent, et à qui profite-t-il ? » interrogeait-il, dénonçant un parti où « l'argent coulait à flots », notamment lors des élections locales de novembre.

Tundu Lissu défend une ligne plus dure

Avocat connu pour son franc-parler, Tundu Lissu défend une ligne plus dure face au parti au pouvoir, le CCM. Il critique les discussions engagées par Freeman Mbowe avec le CCM, qu'il juge stériles, affirmant qu'elles n'ont fait qu'intensifier la répression.

À l'approche de la présidentielle d'octobre en Tanzanie, Tundu Lissu menace de bloquer le processus électoral si le système n'est pas réformé. Le parti d'opposition n'a pas encore désigné son candidat pour ce scrutin. Cependant, les querelles internes récentes risquent de fragiliser le parti aux yeux des électeurs, préviennent les analystes.

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