C'est un sentiment de satisfaction qui émane de tous ceux qui ont travaillé dur pour que le Kreol Morisien (KM) obtienne une place au Higher School Certificate (HSC). Si, cette année, il ne sera qu'au stade de matière subsidiaire, 2026 marquera son intégration comme main subject, au même titre que les autres langues optionnelles. Le ministre de l'Éducation, Mahend Gungapersad, évoque même des bourses de lauréat pour la cuvée de 2026.
La bataille a été rude, mais la victoire n'en est que plus belle. Introduit en 2012, le Kreol Morisien a fait l'objet de nombreux débats et luttes. Les élèves du primaire ont été les premiers à étudier cette langue, qui a ensuite progressé jusqu'à devenir une matière en Grades 10 et 11. Alors que l'ancien régime n'avait pas réussi à en faire une option pour le HSC, le gouvernement actuel a pris cette cause à bras-le-corps. Dès cette année, cette langue sera introduite dans les classes de Lower Six comme matière subsidiaire. «Le KM sera introduit au niveau du Lower Six», a confirmé le ministre.
Certes, avant ce lancement, il reste quelques étapes à franchir. «Nous avons lancé un sondage pour évaluer le nombre d'élèves intéressés. Dans le cas où un seul élève dans un collège choisirait cette matière, nous envisagerons de le transférer dans un autre établissement. Je suis un facilitateur et je souhaite que cette initiative débute cette année», a déclaré Mahend Gungapersad. Une réunion rassemblant des acteurs clés, notamment le Mauritius Institute of Education, le Mauritius Examinations Syndicate et des experts, comme les Dr Arnaud Carpooran, Pascal Nadal et Jimmy Harmon, s'est tenue lundi au bureau du ministre pour discuter des prochaines étapes.
Avec cette introduction, des ajustements seront nécessaires, notamment en ce qui concerne le déploiement des enseignants. «Nous devons répartir les enseignants en fonction des besoins, mais je tiens à ce que le KM débute dès cette année», a insisté le ministre. En 2026, cette matière devrait passer au niveau de l'A-level. Qu'en est-il des lauréats ayant choisi le KM ? Mahend Gungapersad se veut rassurant : ce point a également été pris en compte. «Il est important que la population comprenne que le KM est corrigé par le National Examinations Board et non par Cambridge. Nous travaillons sur ce dossier pour garantir que ces élèves ne soient pas désavantagés. Une option de bourse distincte est actuellement à l'étude.»
Le ministre se félicite qu'une solution ait été trouvée pour introduire le KM au HSC. «On ne peut pas laisser les élèves s'arrêter au School Certificate. Nous avons travaillé dur pour parvenir à ce résultat.»* Il insiste également sur une approche par étapes : «Nous commencerons par évaluer le nombre d'élèves intéressés, puis nous avancerons.»
Le Dr Arnaud Carpooran partage ce sentiment, décrivant la réunion de lundi comme un moment décisif : «Certains pensaient qu'il fallait attendre une année supplémentaire. Mais après discussions, nous avons décidé qu'il valait mieux commencer dès cette année.»
Dans un premier temps, le KM avait été envisagé comme un main subject, mais les parties prenantes ont finalement opté pour une introduction progressive. «Nous avons choisi de proposer le sujet en subsidiaire, afin de laisser le temps aux acteurs concernés de tout organiser et finaliser. Après de longues discussions et l'examen des arguments de chacun, il est apparu plus judicieux de l'introduire d'abord en subsidiaire. Cela permettra aux équipes impliquées dans la préparation et la formation de disposer du temps nécessaire pour faire de ce sujet un main subject d'ici 2026.»
Quoi qu'il en soit, le matériel pédagogique est prêt, même s'il reste encore quelques détails à régler. «Le système est en place. Il reste simplement à déterminer le nombre d'enseignants nécessaires pour ce projet.» Et du côté des collégiens, qu'en est-il de la demande ? «Les élèves sont intéressés. La demande est bien présente.» Le Dr Arnaud Carpooran souligne que cette avancée n'est pas le fruit d'un seul individu, mais d'un véritable effort collectif.