La situation sociale au campus universitaire de l'Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (USSEIN) de Kaolack s'empire de plus en plus. En marge des grèves déclenchées par le Syndicat des enseignants durant ces derniers jours, l'inquiétude des étudiants de bénéficier d'une année académique stable se confirme de jour en jour.
Les professeurs qui ne peuvent plus supporter les conditions de travail auxquelles ils sont assujettis, dénoncent avec énergie ces nombreux dysfonctionnements pédagogiques et liées aux infrastructures et se disent prêts à combattre jusqu'au bout de leurs efforts pour rétablir la vérité et offrir à ce temple universitaire le climat social qui sied.
Leur colère découle du «dilatoire» dont les nouvelles autorités du pays sont entrain de faire montre, pour la livraison des nouveaux bâtiments construits pour abriter cette université et les bureaux de son administration. Car depuis sa création, par décret présidentiel en 2013 et le démarrage des cours en octobre 2018, l'université est toujours logée dans des locaux d'emprunt. Des établissements privés appartenant à autrui qui ne peuvent pas non seulement accueillir les effectifs d'étudiants orientés aux différentes Unités de formation et de recherche (UFR), mais qui ne disposent guère des salles pédagogiques dignes de ce genre d'université. Après sept (7) longues années, les enseignants vivent le même calcaire avec ces moyens du bord et ce quel que soit la situation.
A Fatick, par exemple, l'université ne dispose que de trois (3) salles de classe, pour un effectif de 1490 étudiants. Ce qui, de l'avis des universitaires, est inacceptable dans un pays qui accueille depuis des décennies de nombreux étudiants de diverses nationalités africaines et du monde entier.
Outre ces revendications, le SATUC se dit pour autant indigné de la nature de la subvention allouée par l'État du Sénégal. Cette allocation, depuis trois (3) ans, n'a pas changé. Ce qui, du coup, est considéré comme une aberration chez les enseignants et le Conseil d'administration. Malgré un accroissement progressif des effectifs d'étudiants qui se manifeste d'année en année et les charges additionnelles qui accompagnent les nouveaux besoins pédagogiques et autres, ce sont les mêmes opérations financières qui sont livrées à cette université. Un état de fait qui a d'ailleurs abouti au rejet pur et simple du budget 2025 par les membres du Conseil d'administration, lors de sa dernière rencontre du vendredi 17 janvier 2025.