Après une première avortée, le lundi dernier, à cause d'un problème de procédure administrative, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a finalement tenue une conférence de presse hier, mercredi 22 janvier 2025, à la Maison de la Presse Babacar Touré.
Lors de cet exercice, alertant, le CDEPS a relevé que le secteur de la presse sénégalaise traverse une crise d'une ampleur inédite, liée à des difficultés financières chroniques et des décisions politiques défavorables. Elle est «au bord du gouffre». Ce qui compromet gravement la survie de nombreuses entreprises du secteur. D'où l'urgence d'un dialogue entre acteurs et autorités.
Une crise économique sans précédent, aux conséquences humaines désastreuses, c'est ce que traverse la presse sénégalaise depuis plusieurs mois voire des années. En conférence de presse hier, mercredi 22 janvier 2025, à la Maison de la Presse Babacar Touré, sous l'égide de son président, Mamadou Ibra Kane, accompagné quelques membres du patronat de presse dont Maïmouna Ndour Faye, Directrice de la 7TV, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a dressé un état des lieux inquiétant de la situation de la presse au Sénégal, notamment depuis l'avènement de la troisième alternance, survenue le 24 mars dernier. Dans leur déclaration, le président Mamadou Ibra Kane et Cie affirment : «la presse sénégalaise au bord du gouffre, un dialogue urgent s'impose».
En effet, rappellent-ils, depuis la pandémie de Covid-19, les entreprises de presse n'ont cessé de s'enfoncer dans une situation économique alarmante. Seulement, «en 2024, une année marquée par l'avènement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, la situation s'est encore détériorée». Le CDEPS indexe des mesures gouvernementales jugées «handicapantes», notamment «une fiscalité asphyxiante et l'interdiction faite aux entreprises publiques de passer des publicités dans les médias privés, ce qui prive ces derniers d'une source cruciale de revenus».
M. Kane note que «cette crise a des conséquences humaines désastreuses : des centaines d'emplois sont menacés, les cotisations sociales ne sont plus régulièrement versées, et la couverture sanitaire des travailleurs devient un luxe inaccessible. La situation devient intenable pour les entreprises et leurs salariés, laissant planer une ombre sur l'avenir de la presse sénégalaise».
LE PRESIDENT DIOMAYE FAYE INTERPELLE, POUR LA CONCRETISATION DE SON APPEL AU «DIALOGUE RENOVE AVEC LA PRESSE»
Suffisant pour qu'il en appelle à la responsabilité collective car, l'affaiblissement de la presse constitue une menace directe pour la démocratie sénégalaise, souvent citée en exemple en Afrique. Donc, «le Sénégal a besoin d'une presse républicaine, libre et indépendante». D'ailleurs, soulignent-ils, ces médias jouent un rôle central dans la vulgarisation des politiques publiques et le renforcement de la conscience citoyenne.
C'est pourquoi, le CDEPS invite «tous les acteurs de la société - citoyens, religieux, politiques, société civile et partenaires internationaux - à unir leurs forces pour créer un environnement favorable au renforcement de la liberté de la presse». Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, également est interpellé, lui qui, en Conseil des ministres tenu le 14 août 2024, a appelé le gouvernement à un «dialogue rénové avec la presse». Le CDEPS attend toujours la matérialisation de cette demande.
En attendant, insiste le CDEPS, les médias restent «un gage de stabilité et de développement. Une presse libre et indépendante est essentielle pour garantir un meilleur vivre-ensemble, une démocratie renforcée et une stabilité politique durable». Dès lors, la survie du secteur des médias relève de la responsabilité de tous. «Le Sénégal, fier de sa réputation démocratique, ne peut se permettre de laisser sombrer l'un de ses piliers fondamentaux. Le CDEPS appelle à des actions urgentes pour éviter que le déclin de la presse ne devienne irréversible».