Gabon: Présidentielle gabonaise - En route pour la régularisation de la situation du général Nguema

S'il y a une décision du dernier conseil des ministres du gouvernement gabonais qui a retenu l'attention au-delà des frontières du pays, c'est assurément la fixation de la date de l'élection présidentielle. Annoncée pour le 12 avril prochain, c'est la dernière pièce du puzzle de la nouvelle donne politique en cours au pays de Léon Ba depuis que l'armée, cornaquée par le général Brice Oligui Nguema a destitué Ali Bongo Odimba, le 29 août 2023.

Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui a été mis en place à la suite de ce coup d'Etat a promis aux Gabonais des reformes politiques, un assainissement de la gestion des affaires publiques et des élections démocratiques pour un retour à une vie constitutionnelle normale du pays.

En moins de 24 moins de gestion du pouvoir, le CTRI n'est pas loin de tenir cette dernière promesse. En effet, après le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, la révision des listes électorales calée entre le 2 et le 31 du mois courant et l'adoption d'un nouveau code électorale par le Parlement dimanche dernier, une bonne tenue de l'élection présidentielle le 12 avril 2025 serait la cerise sur le gâteau de cette transition rondement menée.

C'est vrai que le tombeur de Bongo Odimba fils et du Parti démocratique gabonais aux affaires depuis 1967 déroule d'autant plus vite son programme de transition que les politiques, les organisations de la société civile, notamment les syndicats, la presse, les autorités religieuses et coutumières, à défaut de lui être entièrement acquis, sont d'une sérénité accompagnatrice. Quand s'y ajoute la situation de stabilité sécuritaire, le nouvel homme fort du Gabon, a tous les vents favorables pour mener le bateau de la transition à bon port, vite et bien.

Néanmoins, la date du 12 avril, c'est-à-dire dans moins de 90 jours, est quelque peu proche pour que le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité, qui supplée désormais à la Commission électorale nationale autonome et permanente, mette les petits plats dans les grands pour une bonne administration du scrutin, selon certains observateurs. Le Gabon n'est certainement pas un mastodonte en termes de superficie et de populations (moins de 3 millions), mais la révision des listes électorales en cours a montré que le maillage du territoire rencontre des difficultés d'ordre infrastructurel, sans oublier celle d'enrôlement des Gabonais de la diaspora et les insuffisances constatées lors du référendum constitutionnel qui ne sont pas toutes corrigées.

Mais tout se passe comme si le général Nguema était pressé de normaliser son troc du treillis militaire contre le costume cravate ou les amples boubous du président démocratiquement élu. En cela, il ne va pas inventer la roue en Afrique. A l'exception du défunt président du Mali, Amadou Toumani Touré (ATT), on n'a jamais vu un militaire ravir le pouvoir par les armes pour le céder à un civil. Encore que dans cette exception malienne, ATT avait fait un aller-retour de la caserne au palais présidentiel avant d'y revenir.

C'est dire que si le général Nguema ne s'est pas encore déclaré candidat, il ne devrait pas tarder à répondre aux appels des Gabonais qui le conjurent de continuer à nettoyer les écuries de plus d'un demi-siècle de règne de la famille Bongo Odimba. De là à penser que nous sommes en route pour la régularisation de la situation du général Nguema le 12 avril 2025, c'est un pas vite franchi.

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