La Cour criminelle ordinaire de Toamasina a prononcé la première condamnation à la castration en décembre. Face aux multiples cas de viols, l'opinion publique attend l'application de cette peine.
Une première. L'information est presque passée inaperçue. Une source judiciaire l'a rappelée, au détour d'une conversation téléphonique. Le 6 décembre, la Cour criminelle ordinaire de Toamasina a prononcé la première condamnation à la castration chirurgicale depuis que les dispositions y afférentes ont été insérées dans le Code pénal.
Il s'agit d'un homme de 28 ans issu de la localité de Mangabe, dans le district de Toamasina II. Il est reconnu coupable d'avoir commis un viol et des brutalités sur une fillette. Le fait qu'il ait un lien de parenté avec sa victime constitue une autre circonstance aggravante dans ce fait qui remonte au 4 novembre 2023. Le violeur est condamné à dix ans de prison ferme, assortis de la castration, donc.
Dans un dossier connexe, jugé le 3 décembre, le même homme de 28 ans a été reconnu coupable de l'assassinat de son épouse. La Cour criminelle ordinaire de Toamasina l'a condamné à dix ans de travaux forcés pour ce crime. Les atrocités commises par cet individu ont amené le parquet à requérir la peine la plus sévère prévue par la loi contre lui. Le juge n'a pas hésité à en décider ainsi.
Applicables
L'inscription de la castration chirurgicale dans le Code pénal a pour but d'établir une peine exemplaire et dissuasive contre les actes de viols sur mineurs et ainsi, mettre un cran d'arrêt à la prolifération de crimes. Des faits récents qui ont défrayé les chroniques ont amené une partie de l'opinion publique à poser des questions sur l'effectivité de la peine de castration.
La dernière affaire en date est celle d'Ampasamadinika, où un artiste est accusé d'avoir agressé sexuellement sa fille durant les dix-neuf dernières années. Depuis qu'elle était mineure, donc. Une énième agression sexuelle sur sa fille et des sévices physiques ont amené cette dernière à appeler au secours. Ses cris auraient alerté le voisinage qui a alors contacté la police.
D'autres individus accusés dans des affaires de viols sur mineurs, médiatisées ou non, sont en détention préventive et attendent leur jugement. Certaines affaires sont même des viols en réunion sur mineurs. Les dispositions légales sur la castration chirurgicale leur sont applicables. D'autant plus que la politique pénale enjoint le ministère public à requérir la peine la plus sévère contre ce genre de crime.