Les guerres entre Andrianamboa-tsimarofy et Andrianampoinimerina sont longues. Antananarivo n'est prise qu'au bout de la troisième guerre, en 1795-1796. Pourtant, le traitant Hugon affirme, en 1808, qu'Andrianampoinimerina est en possession de la ville depuis douze ans soit depuis 1796 (J.C Hébert, Un traitant de Madagascar, Barthélémy Hugon , in Omaly sy Anio n°12, 1980). Raroka serait mort au combat d'après les traditions des Andria-masintena.
D'après l'historienne Ramisandrazana Rakotoariseheno, sa descendance ne fait aucune allusion de son lieu de sépulture (Communications à l'Académie Malgache et en hommage à Simon Ayache, le 17 mai 2018, Le lignage d'Andriamasintena : isolement volontaire de la descendance d'Andrianjafinan-driamanitra dans la région de Betafo au début du XIXe siècle).
Mais Raombana donne une autre histoire, précise-t-elle, et dit à son sujet : « Andrianampoinimerina refusa de mettre à mort Ralaitokana. Il le traita même dignement ce qui plut beaucoup aux Tsimiamboholahy. Je dois ajouter que le prince Ralaitokana est mort depuis trois ou quatre ans seulement (nous sommes en l'année 1853). Il était extrêmement vieux, peut-être presque aussi vieux que le roi Andriamasinavalona, il devait bien avoir plus de 120 ans quand il mourut.
J'ai rencontré plusieurs fois ce vieux prince et je lui ai donné de l'argent car il était très pauvre ; en effet, l'actuelle souveraine (1853), ne manifestait pour lui aucune considération et par conséquent ne lui offrait ni argent, ni rien d'autre, de sorte qu'il vivait dans une extrême indigence. Plusieurs de ses fils servent dans l'armée, ce qui contribua à l'appauvrir, car les soldats malgaches ne sont jamais payés» (Raombana, Histoires, tome I).
L'académicienne fait remarquer que deux traditions se contredisent donc en apparence. Or, souligne-t-elle, l'on ne peut mettre en doute les paroles de Raombana qui a été un témoin vivant. Les explications possibles sont, soit une allégeance à Andrianampoinimerina avec la promesse de se tenir tranquille, soit de ne plus faire de la politique assortie d'une défense de sortir d'Antananarivo à la mort d'Andrianamboatsimarofy. C'est à partir du traitement de Ramaromanompo, fils d'Andrianamboatsimarofy, qu'il est possible de faire le parallèle, précise-t-elle.
À la mort de ce dernier, Raombana écrit : « Andria-nampoinimerina ordonna à son peuple de porter le deuil. Au cours des funérailles, il envoya des émissaires auprès de Ramaromanompo pour lui faire savoir qu'il le considérait comme son fils, qu'il ne lui déclarait pas la guerre comme il l'avait fait à son père. Il est libre de circuler, mais il lui était interdit d'aller à Antananarivo. Il lui donna deux hommes pour l'accompagner ou plutôt pour le surveiller pendant sept ans. À la fin de cette période il le fit assassiner secrètement à Isoavimasoandro. »
Ravaonimerina, sa soeur, subit le même sort et bien qu'elle soit devenue épouse d'Andrianampoinimerina. Son roi de mari la fait exécuter ainsi que ses enfants, quand il a su « que les Manisotra voulaient l'enlever et la remettre sur le trône de son père. » C'est dans ce contexte que l'on comprend aisément « l'abandon de famille de Raroka » et la méconnaissance totale de son sort par ses descendants d'Andramasina.
Ramisandrazana Rakotoariseheno met en évidence que l'histoire de Ilaitokanimerina vue par Raombana, donne un autre angle de vue sur les anciennes pratiques politiques envers les vaincus, tandis que son histoire vue par ses descendants complète les versions officielles des Tantara... sur les guerres entre Ambohimanga et Antananarivo. La migration de son fils, Ifaralahy Mandrilava, est plus tardive car il a le temps de grandir et de prendre épouse dans le clan de sa mère à Andramasina, avant d'entamer son déplacement dans la région de Betafo.