Un réseau de trafic de femmes, destiné aux pays arabes, a été démantelé par la police nationale. Lors d'un contrôle effectué le 16 janvier dernier à Anosy et au service de délivrance des passeports, 15 personnes suspectes ont été interpellées pour enquête. Parmi elles, neuf femmes étaient sur le point d'être envoyées à Oman, tandis que six autres étaient identifiées comme responsables de ce réseau de trafic clandestin. L'enquête a révélé que ce réseau utilisait des documents falsifiés pour obtenir des passeports. Déférée devant le tribunal le 21 janvier, l'affaire a conduit à la mise en détention provisoire des six trafiquants à Antanimora.
Une situation alarmante et récurrente
Chaque année, les forces de l'ordre parviennent à démanteler plusieurs réseaux de trafic d'êtres humains. Ces dernières années, les cibles principales ont souvent été des jeunes filles ou des femmes envoyées vers les pays du Golfe en tant qu'employées de maison. Si certaines trouvent un emploi, d'autres sont victimes d'exploitations diverses, allant des abus physiques à l'esclavage sexuel. De nombreuses victimes, rapatriées d'urgence à Madagascar, témoignent des sévices subis. Elles racontent comment leur rêve de sortir de la pauvreté s'est transformé en cauchemar. Certaines n'ont pas survécu à ces expériences traumatisantes.
Chine
A part les pays arabes, les trafiquants promettent une vie meilleure en Chine. Ils décrivent un avenir radieux, où les jeunes filles seront choyées et épouseront des hommes bienveillants et riches. Mais la réalité sur place était toute autre. Des cas extrêmes rapportent que certaines femmes, épuisées par les souffrances endurées, n'ont pas survécu.
D'autres ont été livrées à des réseaux de prostitution, où elles étaient forcées d'avoir de multiples partenaires. Grâce à des informations obtenues de manière anonyme et à la coopération de l'ambassade de Chine à Madagascar, sept jeunes filles originaires de Nosy Be ont été interceptées à l'aéroport d'Ivato avant leur départ. Cinq trafiquantes ont été arrêtées sur place, et des mandats d'arrêt internationaux ont été émis pour poursuivre d'autres membres du réseau en Chine.
Les investigations estiment que ce trafic aurait rapporté entre 10 et 25 millions d'ariary aux trafiquants. Les autorités malgaches intensifient leurs efforts pour lutter contre ce fléau, qui continue de briser des vies et d'alimenter des réseaux criminels internationaux.