Une détention « arbitraire », voilà comment son collectif d'avocats qualifie l'emprisonnement de Maître Guy Hervé Kam, depuis près d'un an, à la prison militaire de Ouagadougou.
Les autorités burkinabè reprochent à Maître Guy Hervé Kam sa participation présumée à un « complot ». Selon ses avocats, l'avocat a été « privé de sa liberté en violation de ses droits », c'est ce qu'ils écrivent dans un communiqué diffusé jeudi.
« Le 24 janvier 2024, soit (il y a) aujourd'hui un an, notre client Me Guy Hervé Kam a été privé de sa liberté en violation de ses droits, des lois en vigueur dans son pays et des engagements internationaux signés par le Burkina Faso en matière de droits humains », rappelle le collectif d'avocats dans un communiqué.
Les explications de Maître Saïd Larifou, membre du collectif d'avocats de Guy-Hervé Kam, joint par David Baché de la rédaction Afrique. Ce collectif est composé d'une quinzaine d'avocats issus de cinq pays ; Maître Saïd Larifou, lui, est Comorien.
Dans le collimateur des autorités
Me Guy Hervé Kam est un célèbre avocat burkinabè et le chef du mouvement politique Sens (Servir et non se servir). Il avait été arrêté une première fois dans la nuit du 24 au 25 janvier à l'aéroport de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, par des hommes en tenue civile, puis détenu dans les locaux de la sûreté d'État pendant quatre mois. Six semaines après son arrestation, l'État burkinabè avait admis officiellement détenir l'avocat.
Lors d'une audience, le 5 mars, au tribunal administratif de la capitale, un agent judiciaire de l'État avait admis que l'ex-fondateur du Balai citoyen et figure du barreau burkinabè était mis en cause dans une affaire « d'atteinte à la sureté de l'État ». Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate, une décision confirmée le 23 avril en appel.
Libéré le 29 mai, il avait aussitôt été de nouveau arrêté et inculpé le lendemain pour « complot et association de malfaiteurs ». Libéré sous contrôle judiciaire le 10 juillet, il est ensuite interpellé puis écroué à la prison militaire pour le même motif.
« Tout comme le premier dossier, ce dernier est aussi vide de toute charge pouvant laisser penser que Me Kam Guy Hervé a participé, comme auteur ou complice, à la commission des infractions qui lui sont reprochées », ajoute le collectif d'avocats.