Les résultats du School Certificate (SC) ont une fois de plus mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les jeunes d'Agaléga. Un manque d'options les oblige à suivre des matières pour lesquelles ils n'éprouvent aucun intérêt. Wesley Augustin, membre administratif du collège Medco d'Agaléga, pointe plusieurs failles.
Cinq collégiens, trois garçons et deux filles, ont pris part aux examens, mais aucun n'a réussi. Une situation qui reflète des lacunes croissantes dans l'éducation des jeunes sur l'île. Wesley Augustin explique qu'au moment de choisir leurs matières en Grade 10, les élèves ont peu d'alternatives. «Ils doivent s'orienter vers des matières qu'ils n'aiment pas», dit-il, ajoutant que certains auraient voulu étudier les sciences, ce qui est actuellement impossible.
Les matières comme la physique, la chimie ou la biologie nécessitent trois enseignants qualifiés et des laboratoires équipés, un investissement jugé coûteux. «Nous avons un laboratoire, mais il n'est fonctionnel que jusqu'au Grade 9», précise-t-il. De plus, les élèves doivent souvent quitter l'île avec leurs parents en milieu d'année, rendant la continuité éducative difficile.
Un autre problème est le manque de matériel scolaire. «Parfois, les livres n'arrivent pas à temps et cela a un impact sur l'apprentissage des enfants», souligne Wesley Augustin. L'année dernière, les candidats du SC ont aussi été déstabilisés : ils ont dû quitter l'école précipitamment pour prendre part à leurs examens à Maurice, loin de leur famille. «Ces jeunes, mineurs et peu habitués à être éloignés de leurs proches, ont vécu un stress intense.» Les parents, eux aussi, subissent cette pression. «Ils doivent prendre des congés pour accompagner leurs enfants et une fois à Maurice, ils se posent des questions logistiques : où loger, comment s'adapter ?»
La solution idéale, selon Wesley Augustin, serait de permettre aux élèves de prendre part à leurs examens à Agaléga. «Cambridge pourrait organiser les épreuves sur place, avec le soutien des enseignants et la proximité des familles», suggère-til, d'autant plus que l'île dispose d'un aéroport, qui «pourrait être utilisé dans ce type de situation et pas seulement en cas d'urgence.» Espérons que ces préoccupations seront abordées lors des Assises de l'éducation prévues en avril.