Madagascar: Blanchiment - Quarante-cinq individus condamnés

En 2024, l'État a saisi plus de 2,2 milliards d'ariary dans des affaires de blanchiment d'argent. Malgré des progrès dans la lutte contre ces pratiques, des défis restent à surmonter.

Le montant des richesses acquises de manière illicite et saisies par l'État a dépassé les 2,2 milliards d'ariary l'année dernière, selon le rapport présenté par le Service des renseignements financiers ou le Samifin, le 23 janvier au Palais de l'État Iavoloha. En tout, quarante-cinq individus ont été poursuivis et condamnés pour des affaires de blanchiment d'argent devant le Pôle anti-corruption (PAC). De plus, quatre entreprises ont également été sanctionnées pour leur implication dans ces activités.

Les sanctions incluent la saisie de divers biens, notamment des voitures, des comptes bancaires et d'autres actifs acquis illégalement.

Selon le directeur général du Samifin, Mamitiana Rajaonarison : « La lutte contre le blanchiment d'argent reste un grand défi, mais nous progressons grâce à une collaboration étroite avec les différentes institutions, comme le Pôle anti-corruption.» Le Samifin a également renforcé ses moyens pour traquer les fonds illicites. Mamitiana. Rajaonarison a déclaré : « Chaque saisie et chaque condamnation montrent que nous avançons dans la bonne direction. Cependant, nous devons encore intensifier nos efforts pour réduire les risques de fuite des capitaux. »

Risques

Les secteurs vulnérables incluent le tourisme à risque et les associations à but non lucratif, largement présentes à Madagascar, qui pourraient servir de façade pour des transactions financières douteuses.

En 2024, le Samifin a détecté des transactions suspectes atteignant 1 500 milliards d'ariary, principalement liées à l'importation de marchandises et à l'évasion fiscale. Une partie de ces fonds aurait été transférée à l'étranger en violation des lois sur les changes. Ces pratiques incluent également le non-paiement des impôts et des droits de douane.

Un des principaux obstacles à la lutte contre le blanchiment d'argent est l'utilisation limitée des banques par la population. La majorité des Malgaches effectuent des transactions en espèces, ce qui favorise la dissimulation des fonds et complique leur traçabilité.

Mamitiana Rajaonarison a affirmé : « L'inclusion financière est un levier essentiel dans notre stratégie. Si nous encourageons les citoyens à utiliser les banques et les institutions de microfinance, nous pourrons améliorer la transparence et limiter les risques liés à l'argent non traçable. »

En collaboration avec l'administration fiscale, le Samifin continue de renforcer ses efforts pour identifier et sanctionner les pratiques de blanchiment d'argent. Cependant, des défis comme l'économie informelle et la fuite des capitaux restent à relever pour sécuriser les flux financiers et promouvoir une transparence accrue.

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