Bien qu'il y ait un manque de personnel prononcé dans les établissements hospitaliers de l'île, il se pourrait que le ministère de la Santé décide de ne pas recruter des infirmiers étrangers, mais plutôt d'avoir recours à des Assistance Nurses.
Selon des sources bien renseignées, une réunion s'est tenue au niveau du Nursing Council, vendredi afin de passer en revue des décisions qui seront probablement prises prochainement par le ministère de la Santé. «Des hauts placés ont fait parvenir au Nursing Council que deux mesures sont actuellement à l'étude et qu'il se pourrait qu'elles soient mises en oeuvre sous peu. Cela concerne le fait que les infirmiers étrangers ne seront pas recrutés dans le service public et des Assistance Nurses soient privilégiés à la place pour alléger la charge de travail des infirmiers», explique-t-on.
Ainsi, alors qu'un infirmier typique doit s'occuper de A à Z des patients dès leur admission jusqu'à ce qu'ils obtiennent leur décharge de l'hôpital, l'Assistance Nurse, indique-t-on, aura pour tâche dès les aider à prendre leur bain, à les aider à manger si besoin est et à les emmener faire leurs tests médicaux entre autres. Ils ne sont pas aptes à faire des injections par exemple. D'ailleurs, expliquent nos sources, le vacancy en ce sens sera publié dès que la décision sera validée.
Toutefois, ce qui pose problème, c'est que bien que l'Assistance Nurse viendra alléger le fardeau des infirmiers, le manque de ces derniers ne sera nullement pallié, avance-t-on. «Le manque d'infirmier sera statique parce que nombreux sont ceux qui délaissent le public pour aller soit dans le privé soit à l'étranger où ils sont payés beaucoup plus. Par exemple, pour l'année 2024, dans un seul hôpital régional, il y a eu le départ d'une quarantaine d'infirmiers et quelque soixantaine pour l'année 2023...»
Il faut ainsi, notent des préposés du Nursing Council, encore quatre années avant d'avoir une nouvelle cohorte d'infirmiers sur le marché car il faudra désormais se pencher sur leur formation. «L'ancien régime s'est uniquement focalisé sur l'ouverture des centres de santé ici et là et non pas sur la main-d'œuvre, aujourd'hui, il faudra former les jeunes et les recruter pour que le secteur de la santé public ne souffre plus.»
L'on met également l'accent sur l'épuisement moral et psychologique des infirmiers qui se retrouvent dépassés avec leur charge de travail au quotidien depuis quelque temps. «Il n'est pas possible que chaque matin, il y ait des reshufflements à cause du manque de personnel et que nous nous retrouvions dans des départements nouveaux à chaque fois. Notre routine est chamboulée à ce moment...»