Afrique de l'Ouest: L'AES prépare sa sortie de la Cédéao

Le diplomate gambien Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

Le Burkina, le Mali et le Niger franchissent une étape cruciale dans leur processus de séparation avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en organisant une réunion diplomatique stratégique à Ouagadougou. Les hauts fonctionnaires de la Confédération des États du Sahel (AES) se sont rencontrés pour définir une feuille de route précise et consensuelle, à quelques jours de leur sortie de la Cédéao.

Le secrétaire général du ministère burkinabé des Affaires étrangères, l'ambassadeur Issa Boro, a ouvert les travaux préparatoires de la réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc sahélien à Ouagadougou. Les experts burkinabè, maliens et nigériens ont examiné pendant deux jours les points inscrits à l'ordre du jour. L'objectif principal est d'harmoniser les positions des pays membres et d'élaborer une stratégie concertée pour les futures négociations.

Dans son allocution, l'ambassadeur Issa Boro a souligné l'engagement de son pays dans la construction d'un nouvel espace de paix, de sécurité et de progrès socio-économique pour la population de l'AES. « Nous allons définir une démarche commune de négociation pour préserver et promouvoir les intérêts des pays du Sahel, et constituer une équipe pluridisciplinaire chargée d'approfondir notre stratégie », a -t-il déclaré.

Une initiative saluée par les ambassadeurs du Mali Ousmane Alhassane et le Nigérien Mahamane Amadou Maïga. La date du 28 janvier est officiellement retenue pour la consécration du retrait des pays de l'AES de la Cédéao. En janvier 2024 les trois pays avaient annoncé leur retrait de l'organisation régionale, qu'ils accusent d'être sous l'influence de puissances internationales, notamment la France.

En réponse, la Cédéao a prolongé de six mois le délai de sortie, invoquant la nécessité de permettre aux présidents sénégalais et togolais, mandatés lors du sommet de juillet 2024, de poursuivre les discussions avec les dirigeants de l'AES en vue d'un éventuel retour au sein de l'institution.

Les dirigeants de l'AES ont toutefois rejeté cette prorogation, la qualifiant de décision unilatérale visant à entraver leur démarche de reconquête de leur souveraineté. Signe de sa détermination à rompre avec la Cédéao, l'AES a annoncé, par l'intermédiaire de son président en exercice, le général Goïta, la mise en circulation de son passeport à partir du 29 janvier.

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