Madagascar: Des citoyens obligés de prendre leur mal en patience

Ce début d'année 2025 marquera certainement à jamais l'esprit d'une population malgache totalement exténuée par son combat pour la survie. Pour le moment, elle ne voit aucune lueur d'espoir poindre à l'horizon. Sa vie est rythmée par la succession de hausses avec laquelle elle doit composer et les délestages qui surviennent de manière impromptue. Elle fait preuve d'un stoïcisme admirable, mais les observateurs se demandent si elle n'épuisera pas un jour sa réserve de patience et de résignation.

Des citoyens obligés de prendre leur mal en patience

Les foyers malgaches subissent de plein fouet la hausse du coût de la vie. En ce mois de janvier, les prix de tous les PPN ont plus que doublé. Celui du riz est peut-être le plus caractéristique puisqu'il atteint 4 000 ariary le kilo. Les mères de famille, quand elles vont faire leur course, préfèrent parler de « kapaoka » car c'est ce qu'elles peuvent acheter. Les légumes sont, pour la majorité de la population, devenus des produits hors de prix ; il en est de même pour la viande et l'huile.

Elle doit essayer de se satisfaire du peu qu'elle peut s'offrir. On ne peut plus nier que la situation se dégrade rapidement et que les Malgaches touchent le fond. Ce ne sont plus les couches sociales défavorisées seules qui subissent ces épreuves, mais ceux qui faisaient partie de la classe moyenne sont, eux aussi, fortement impactés. L'environnement social est de plus en plus malsain. L'insécurité est généralisée. Les forces de l'ordre ont beau réagir et tirer sur les malfaiteurs, rien n'y fait.

Les attaques à main armée se multiplient. Le problème du délestage qui était, dit-on, en passe d'être résolu, est revenu avec encore plus d'acuité. Les consommateurs ne peuvent, pour le moment, que manifester leur mécontentement sur les réseaux sociaux. La Jirama continue imperturbablement de programmer ses délestages tournants et ne fournit aucune explication. Les citoyens sont à bout de patience, mais ils ont l'impression que leurs récriminations ne changeront rien. Ils sont donc condamnés à prendre leur mal en patience, mais jusqu'à quand, cela durera-t-il ?

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