Dans quelques mois, les électeurs de cinq villes seront appelés à exercer leur devoir civique. En effet, le 4 mai se tiendront les élections des nouveaux conseillers, dix ans après la dernière échéance. Pour Raj Appadu, président du Front des commerçants de l'île Maurice, il est crucial d'éviter les erreurs passées. Il espère également que les nouveaux maires apporteront un renouveau aux villes, qui, selon lui, se trouvent dans un état déplorable depuis quelques années.
Depuis 2015, ce sont les membres du Mouvement socialiste militant et leurs alliés qui ont géré les différentes municipalités. Cependant, Raj Appadu estime que cette gestion a lésé les commerçants. «Nous n'avons rien obtenu pour nous encourager à poursuivre nos activités commerciales au sein des villes. Les conseillers et maires ont toléré toutes sortes de marchands, dont certains venus de diverses régions du pays, qui se sont installés et ont exercé leurs activités au détriment des commerçants locaux.» Il souligne que, malgré de nombreuses plaintes déposées auprès des municipalités, aucune action concrète n'a été entreprise.
Raj Appadu déplore également que les commerçants se soient souvent retrouvés pris en étau entre la municipalité et les forces de l'ordre. «Ces deux entités se renvoyaient régulièrement la balle, notamment sur la question des marchands illégaux. Certains ministres et députés ont même soutenu ces pratiques illégales.»
Selon lui, les villes sont devenues méconnaissables en raison du manque de discipline flagrant. Il propose une solution : «Pourquoi ne pas introduire une police municipale ? Elle pourrait offrir un service différent de celui de la police régulière et permettre de rétablir l'ordre.»
En ce qui concerne la gestion des municipalités, le président du Front commun des commerçants demande qu'une enquête approfondie soit menée pour examiner l'attribution des procurements au cours des dix dernières années. «Nous voulons savoir qui en a bénéficié et si certains ont été favorisés au détriment d'autres.» Il réclame également des comptes sur les voyages effectués par les conseillers et maires grâce à l'argent public. «Qu'ont-ils accompli à l'étranger et en quoi leurs déplacements ont-ils contribué à l'administration des villes ? Une commission d'enquête serait nécessaire pour garantir la transparence sur ces questions.»
Notre interlocuteur espère que, suite aux élections, les nouveaux administrateurs pourront offrir un nouveau visage aux villes, qui en ont grandement besoin. «Je pense qu'il faudrait un juriste ou un administrateur qualifié à la tête des municipalités. Il est temps de cesser de dégrader ces institutions.»
À noter que quelque 400 594 électeurs seront appelés aux urnes le dimanche 4 mai 2025 pour élire les 120 conseillers des cinq municipalités. Le Nomination Day est prévu pour le 5 avril. Les différents candidats disposeront de quatre semaines pour mener leur campagne, précise la Commission électorale.