Visas, influenceurs, Sahara occidental, mémoire de la guerre d'Algérie, emprisonnement de l'écrivain Boualem Sansal, alors que les dossiers qui enveniment les relations entre la France et l'Algérie ne manquent pas ces derniers mois, un autre différend refait surface. Celui de la contamination des sites algériens ayant servi lors des essais nucléaires français. Une loi vient d'être adoptée par le Conseil de la nation algérien, l'équivalent du Sénat français, afin de contraindre la France à les décontaminer.
Les relations entre Paris et Alger étaient déjà explosives. Elles sont désormais aussi radioactives. La semaine dernière, l'équivalent du Sénat en Algérie a approuvé une loi qui vise à mettre la France devant sa « responsabilité ». Entre 1960 et 1966, dix-sept essais ont eu lieu dans le Sahara algérien.
En vertu des accords d'Évian, et donc avec l'accord du FLN, ces essais ont même perduré après l'indépendance du pays. Souterrains pour certains, ces essais et leurs déchets radioactifs continuent d'empoisonner la vie de la population sur place. Faute d'un recensement précis, on estime à plusieurs milliers le nombre de personnes qui ont été et continuent d'être exposées aux radiations, selon l'observatoire des armements.
Un dossier récurrent
En octobre dernier déjà, le président Abdelmajid Tebboune avait déclaré : « Vous êtes devenus une puissance nucléaire et nous, nous sommes tombés malades. Venez nettoyer (...). Il y a des gens qui meurent encore. »
En attente des textes d'application précisant les éventuelles démarches enclenchées vis-à-vis de la France, l'adoption de cette loi s'apparente, pour le moment, au énième épisode de la détérioration des relations franco-algériennes.