Madagascar: Démantèlement d'un réseau de trafic de tortues radiata

Tortue Radiata

À Madagascar, les autorités ont annoncé avoir arrêté dix-neuf personnes, dont trois étrangers - deux Comoriens et un Tanzanien - aux quatre coins de l'île, ces trois dernières semaines. En parallèle, deux ressortissants chinois ont également été arrêtés en Tanzanie. Tous seraient impliqués dans un même et vaste réseau de revente de tortues radiata, une espèce endémique protégée en état critique d'extinction. 2 700 animaux ont été saisis, prêts à être exportés en Asie du Sud-Est, essentiellement pour être utilisés comme animal de compagnie.

C'est un coup de filet sans précédent pour le pays, a annoncé, ce lundi 27 janvier, le ministre de l'Environnement, Max Fontaine.

« C'est la première fois que l'on arrive, en très peu de temps, à attraper plusieurs maillons de la chaîne du réseau. Il y a par exemple des collecteurs, des transporteurs ou encore le commandant d'une vedette jusqu'aux exportateurs qui avaient la marchandise prête à être exportée. Tout cela grâce à l'arrestation, fin décembre 2024, d'un ressortissant tanzanien à Majunga. En partant de cette personne-là, on a réussi à remonter tout le réseau », explique le ministre de l'Environnement, Max Fontaine.

Un réseau bien organisé qui dispose, selon les premiers éléments de l'enquête, de gros moyens financiers, humains et logistiques. Des véhicules neufs, un bateau rapide et des armes ont été saisis.

Le ministre salue la collaboration entre différents ministères - Sécurité publique, Gendarmerie, Justice, Environnement - mais aussi, et c'est la grande nouveauté, avec ses partenaires internationaux, qui a permis les arrestations à l'étranger.

« Au mois de mai 2024, on a créé une Task force internationale, une plateforme d'échange avec, entre autres, Interpol, UNODC [United Nations Office on Drugs and Crime] et USFWS [U.S. Fish and Wildlife Service] où on échange donc les informations très rapidement et où, avec des outils technologiques plutôt avancés, on a pu faire certains liens et obtenir des preuves bancaires. C'est comme ça qu'on a réussi à démanteler le réseau jusqu'en Tanzanie », ajoute le ministre de l'Environnement.

Max Fontaine met en garde ceux qui minimiseraient ce type de trafic : « Souvent, il y en a qui disent « ce sont juste des tortues », mais ces réseaux vont bien plus loin que le trafic de tortues. Ce sont des réseaux de blanchiment d'argent qui savent faire d'autres types de trafics, avec des modus operandi qui sont souvent les mêmes. »

Les dix-neuf personnes arrêtées sur l'île ont toutes été incarcérées en attendant leur procès. Elles sont poursuivies pour trafic d'espèces sauvages et certaines, pour blanchiment de capitaux. Le pôle anti-corruption d'Antananarivo s'est saisi de l'affaire. Selon le ministère de l'Environnement, la tête pensante du réseau, au niveau national, fait partie des personnes appréhendées.

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