Démarré en 2018, le projet « Kobaby » touchait à sa fin en décembre 2024. Un atelier de deux jours a été organisé à l'Hôtel de la Poste de Diego Suarez pour capitaliser ses acquis.
Le projet Kobaby, qui signifie « prendre soin » ou « protéger » en dialecte du Nord, est le premier projet décentralisé financé par l'Agence Française de Développement. Il vise la conservation des ressources naturelles et le développement économique durable dans et autour de neuf aires protégées de la Région Diana, avec une collaboration avec les vingt-huit communes.
Cet atelier de capitalisation des acquis du projet Kobaby est une activité qui permet de recueillir et de documenter les leçons apprises, les bonnes pratiques et les défis rencontrés durant la mise en oeuvre du projet. L'objectif principal est de tirer parti de l'expérience acquise pour améliorer la gestion future des projets similaires et assurer la pérennité des résultats obtenus, tout en offrant des pistes d'amélioration pour les initiatives à venir.
Cette rencontre a vu la participation des bénéficiaires du projet, composés des six gestionnaires des aires protégées, de cinq agrégateurs des filières, ainsi que des représentants des différentes associations régionales. Mention particulière pour la présence d'une délégation du maître d'ouvrage, le ministère de l'Environnement et du Développement durable, conduite par le directeur général de la gouvernance environnementale, Rinah Razafindrabe, ainsi que les représentants de l'Agence française de Développement (AFD) et du consortium représentant l'assistance technique du projet, Oréade Brèche, Association des populations des montagnes (APMM) et Kinome.
Points saillants
Afin de ne pas être redondant avec le comité de pilotage, l'atelier a aussi concerné d'autres opérateurs de la région Diana, intervenant dans l'appui aux aires protégées et au TGRN ou Transfert de gestion des ressources naturelles et, en particulier, des acteurs impliqués dans l'association conservation-développement.
Tout a débuté par la présentation des conclusions et des principaux points saillants de l'évaluation finale du projet, suivis de diverses allocutions. Cela a été suivi par la projection du film de capitalisation et de la tenue d'une série de panels axés sur les trois composantes principales, à savoir la sécurisation des aires protégées, la valorisation de la place des collectivités territoriales décentralisées et des communautés de base dans la gestion des ressources naturelles, ainsi que les opportunités économiques et la mobilisation du secteur privé pour un accompagnement à la structuration des filières.
Selon les explications du coordonnateur du projet, Hanta Rabetaliana, le projet souhaite que les participants à l'atelier de capitalisation comprennent comment sera réalisée cette mise à l'échelle sous la coordination et la supervision de la Direction régionale de l'Environnement et du Développement durable et la Région Diana. Ça devrait être facile puisque, à la fin du projet Kobaby, il va donc transférer les bases de données, les outils de suivi-évaluation qui vont permettre aux acteurs de décider ensemble où continuer la promotion de l'approche conservation-développement intégré et la cogestion que le projet a promu.
« Je pense que le principal défi du projet Kobaby a été cette amélioration de la gestion et de la gouvernance des aires protégées à travers une cogestion, c'est-à-dire intégrer un plus grand nombre d'acteurs dans leur gestion, et non en la laissant uniquement aux gestionnaires d'aires protégées.
Le deuxième défi, c'est s'assurer qu'il y ait eu une amélioration des revenus et du bien-être des populations des zones périphériques afin qu'elles soient moins tributaires des ressources naturelles à l'intérieur des aires protégées », a-t-elle affirmé, tout en précisant que c'est ce partage des avantages des aires protégées qui est souvent méconnu par les communautés et les collectivités, qui considèrent qu'on leur a soustrait une partie de leurs territoires et de leurs ressources naturelles.
Elle a conclu que Kobaby a aussi largement dépassé ses objectifs puisque toutes les structures en place sont pérennes, donc même s'il se retire, ces agrégateurs de filières vont continuer leurs activités alliant conservation et développement.