Tunisie: Chèques, erreurs médicales et condamnations - Les doléances des dentistes tunisiens

28 Janvier 2025

Le secrétaire général du syndicat des dentistes en Tunisie, Adel Ben Smida, a annoncé que le syndicat demande le report de l'application de la nouvelle loi sur les chèques, proposant de maintenir l'ancien système jusqu'à ce que le nouveau dispositif soit pleinement opérationnel et généralisé à tous les secteurs.

Intervenant ce mardi sur les ondes d'une radio privée, Ben Smida a précisé que le syndicat plaide pour une prolongation de l'utilisation des anciens chèques d'au moins un an, le temps d'évaluer les avantages et les inconvénients du nouveau texte.

Il a également souligné que la lettre de change est adaptée aux transactions commerciales, mais non aux activités des médecins. « Les chèques ne sont pas spécifiquement utilisés par les dentistes, mais restent une méthode de paiement largement adoptée dans différents secteurs », a-t-il ajouté.

S'agissant de la loi sur la responsabilité médicale, Ben Smida a déclaré que le syndicat attend la publication des textes réglementaires nécessaires pour sa mise en oeuvre. Il a également insisté sur l'importance d'associer l'Ordre des médecins à la rédaction de ces textes.

Le secrétaire général a par ailleurs rappelé que les erreurs médicales, bien que rares, peuvent survenir malgré les efforts des médecins pour accomplir leur travail avec le plus grand professionnalisme.

Dans ce même cadre, il a dénoncé une situation préoccupante impliquant un dentiste condamné à deux ans de prison et à une amende de 300 000 dinars sans avoir été informé. « Ce dernier n'a découvert la condamnation qu'une décennie plus tard. La cause était liée au décès d'un patient après une simple extraction dentaire », a expliqué Ben Smida, soulignant l'importance de revoir le cadre juridique pour garantir une meilleure protection aussi bien pour les patients que pour les professionnels de la santé.

Il a mis en lumière les défis rencontrés par les dentistes face à des lois parfois inadaptées à leur pratique quotidienne. Selon lui, il est crucial d'instaurer des réformes qui prennent en compte la spécificité de chaque profession et d'assurer un équilibre entre la responsabilité des médecins et leurs droits.

Le syndicat appelle ainsi à une collaboration étroite entre les autorités, les syndicats professionnels et les institutions concernées pour moderniser et adapter les lois, notamment celles relatives aux modes de paiement et à la responsabilité médicale. « Ces mesures permettront non seulement de renforcer la confiance entre les praticiens et les patients, mais aussi d'améliorer le climat professionnel dans le secteur médical », a-t-il affirmé.

Enfin, Adel Ben Smida a réitéré l'engagement des dentistes tunisiens à exercer leur métier avec rigueur et éthique, tout en appelant à des conditions de travail justes et à une reconnaissance des efforts fournis par les professionnels de la santé, confrontés à des défis juridiques, économiques et sociaux croissants.

Cette intervention reflète une volonté claire de la part du syndicat des dentistes de promouvoir un dialogue constructif avec les parties prenantes, afin de trouver des solutions concrètes aux problèmes rencontrés par les praticiens, tout en assurant une meilleure qualité des soins pour les patients.

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