Le secrétaire financier, Anand Acharuz, accompagné du Chief Economic Adviser, Gilbert Gnany, étaient récemment à l'étranger pour engager des discussions avec les représentants de Moody's. Pour le moment, on ne connaît pas l'issue des discussions, mais tout laisse croire qu'elles ont porté sur la prochaine notation de Maurice en juillet suivant la publication de The State of the Economy par le ministère des Finances en décembre dernier, où des statistiques sur la croissance, le Produit intérieur brut (PIB) et le ratio de la dette publique avaient été manipulées par l'ancien régime.
On sait que les dirigeants du gouvernement ont plus d'une fois exprimé leurs inquiétudes quant à un éventuel downgrading de Maurice sur la base de l'héritage économique légué par l'ex-ministre des Finances. Ce qui classerait du coup le pays dans la catégorie de junk status avec les implications sur la réputation de la juridiction mauricienne, notamment sur son incapacité à lever des fonds et à emprunter sur les marchés financiers étrangers.
Moody's a déjà réagi sur l'état de l'économie après le constat dressé dans The State of the Economy. Dans un communiqué émis sur son site le 16 décembre, l'agence estimait que la capacité de Maurice de tenir ses promesses serait un élément crucial pour restaurer la confiance et poursuivre son programme de réduction de la dette publique. L'agence avait aussi jugé que l'engagement de Navin Ramgoolam à réduire la dette par rapport au PIB à 60 %, tout en atteignant l'équilibre budgétaire, constituait un engagement ferme à atteindre cet objectif.
L'agence s'attendait, selon le communiqué, à une croissance continue qui contribuerait à une consolidation budgétaire plus poussée lorsqu'elle avait confirmé la note Baa3 de Maurice en juillet 2024. Et de rappeler qu'elle avait projeté une croissance de 5,9 %, bien au-dessus du taux moyen de 3,8 %, et un déficit réduit à 4,9 % du PIB en 2024.
On ne sait pas si le tandem Acharuz-Gnany a pu convaincre Moody's de la volonté du gouvernement de redresser l'économie avec un assainissement des finances publiques pour éviter ce downgrading.