Libye: Fin du blocage de terminaux pétrolier, mais la crise pour le partage de l'or noir persiste

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Raffinerie pétrole ( illustration )

En Libye, les opérations pétrolières ont repris après une courte suspension de l'exportation du pétrole, a annoncé la compagnie nationale libyenne dans un communiqué ce mardi 28 janvier dans la soirée. Le matin même, une manifestation de contestataires appartenant au « mouvement du croissant pétrolier » bloquait deux terminaux pétroliers, dans le cadre de tensions sur le partage des revenus du pétrole.

Les protestataires ont fait irruption mardi 28 janvier durant la matinée dans deux terminaux pétroliers, Es Sidra et de Ras Lanouf situés dans l'est libyen, pour bloquer le chargement de pétrole. Selon la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) qui a publié un communiqué dans la soirée de mardi, ils ont suspendu leur action à la suite de discussions. Ce mouvement masque en réalité une nouvelle crise entre les autorités de l'est et de l'ouest libyen sur le partage des revenus pétroliers.

La famille du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah ainsi que la famille du maréchal Khalifa Haftar sont accusées de corruption et de vente illicite du pétrole hors du contrôle de l'État. Les autorités libyennes ont aujourd'hui bien du mal à cacher leur implication, une activité de nature à « déstabiliser la Libye » et à « financer les groupes armés » ont estimé les experts de l'ONU.

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU vient de renouveler, jusqu'en mai 2026, les mesures visant à lutter contre les exportations illicites de pétrole en Libye. Ce trafic a récemment conduit à la démission de Farhat Ben Gadara, directeur général de la NOC, également accusé de corruption.

Un syndicaliste dénonce la corruption

Certains osent s'exprimer désormais ouvertement sur le sujet en Libye. Comme Salem Rmeih, le président du syndicat général du pétrole. Il affirme que « tous les responsables sont impliqués dans le trafic illicite de pétrole », pas seulement Farhat Ben Gadara.

Selon ce syndicaliste, ce trafic est légalisé à travers la NOC, ainsi que par le Premier ministre de Tripoli, qui a donné au militaire Saddam Haftar, gérant de la société Arkeno basée à Benghazi, le droit d'exploiter 30 % des revenus de certains champs pétroliers à son profit. Et cela, hors du contrôle de l'État.

La nomination récente de Masoud Soleymane à la tête de la NOC ne semble pas arranger les affaires de ventes illicites de pétrole. Selon plusieurs sources, le blocage de ces deux terminaux pétroliers était un moyen de pression sur Tripoli pour préserver l'accord. Le mouvement de protestation réclamait le déménagement à Benghazi de cinq compagnies pétrolières dépendantes de la NOC.

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