Les récentes démissions de certains anciens responsables du Parti Démocratique Gabonais (PDG) soulèvent des questions profondes sur la nature de la responsabilité politique et la quête de rédemption. Comment expliquer que ces dirigeants, qui ont exercé un pouvoir souvent perçu comme oppressif, pensent qu'en quittant le PDG, ils pourront effacer les stigmates de leur passé et retrouver une virginité politique ?
Il est troublant de constater que ceux qui ont, à un moment donné, maltraité et écrasé leurs concitoyens, semblent aujourd'hui se présenter comme des victimes du système qu'ils ont contribué à instaurer. Cette stratégie de dédouanement est non seulement hypocrite, mais elle témoigne d'un manque de compréhension des véritables enjeux qui affectent notre société.
Mon conseil au président de la transition est de rester vigilant face à ces opportunistes. Ceux qui, hier, ont été aux commandes de décisions néfastes pour le pays cherchent désormais à se distancier du PDG, comme si le mal qu'ils ont aidé à perpétuer était uniquement le fait du parti et non le reflet de leurs propres actions. Il est essentiel de rappeler que le PDG n'est pas une entité abstraite, mais un collectif de personnes, dont la gestion a été influencée par leurs choix et comportements.
La véritable rédemption ne consiste pas à fuir les responsabilités en changeant d'étiquette politique, mais à reconnaître ses erreurs et à s'engager véritablement à les réparer. C'est un processus difficile qui exige courage et intégrité. En abandonnant le PDG, ces anciens responsables ne deviennent pas des figures neutres ; au contraire, ils demeurent porteurs d'un héritage dont ils ne peuvent se dissocier.
Il est de notre devoir de construire un nouveau Gabon, un Gabon qui ne se laissera pas berner par des manoeuvres opportunistes. Nous devons nous engager à bâtir une politique fondée sur la transparence, la responsabilité et le respect des citoyens. Cela implique de ne pas céder à la tentation de réintégrer dans le paysage politique ceux qui ont échoué à défendre les valeurs d'équité et de justice.
En conclusion, le chemin vers un véritable changement passe par la reconnaissance des erreurs du passé et un engagement sincère à oeuvrer pour le bien commun. Ne laissons pas l'histoire se répéter. Construisons un Gabon fort, uni et résilient, en évitant les pièges tendus par ceux qui cherchent à se dérober à leurs responsabilités.