Un de nos correspondants dans la région nous fait le point sur la situation qui prévaut sur place ce mercredi après midi.
Les rebelles du M23 et les troupes rwandaises contrôlent ce mercredi (29.01.25) la quasi-totalité de Goma, grande ville de l'est de la République démocratique du Congo.
Les derniers affrontements ont aggravé la crise humanitaire dans la région.
Selon l'ONU, plus d'un demi-million de personnes ont été déplacées depuis début janvier par les combats. Les affrontements à Goma ont aussi fait plus de 100 morts et près d'un millier de blessés ces trois derniers jours, selon les hôpitaux.
Le président congolais, Félix Tshisekedi, n'a pas fait le déplacement de Nairobi où une réunion avec son homologue rwandais, Paul Kagame, était prévue ce mercredi à l'initiative du président kenyan, William Ruto
Joint par la DW, un de nos correspondants nous fait le point de la situation à Goma.
Quelle est la situation à Goma ? Le M23 semble contrôler une grande partie de la ville, notamment l'aéroport et le gouvernement local. Mais est-ce qu'il y a encore des poches de résistance de l'armée congolaise ?
La situation actuelle à Goma est calme dans la plupart des quartiers de la ville. Le crépitement des balles a cessé dans une grande partie de la ville. Mais dans le nord de la ville, dans des quartiers comme Kasika, Majengo et Katoyi, il y a une poche de résistance et quelques résidents à qui j'ai parlé témoignent que des tirs sporadiques sont toujours entendus et qu'ils restent bien sûr cachés chez eux.
Quelle sont les attentes des populations de Goma alors que le président Félix Tshisekedi devrait parler ce soir ?
Dans les parties nord de la ville que j'ai mentionnées plus tôt, les résidents sont toujours enfermés, comme je l'ai dit. Mais dans les quartiers plus calmes, certains résidents ont commencé à sortir. J'ai vu des groupes de personnes dans le centre-ville, les magasins qui n'ont pas été pillés ont commencé à ouvrir et le trafic a également commencé à reprendre timidement. Il est difficile de dire ce que la population attend vraiment du discours du chef de l'Etat, Félix Tshisekedi. Parce que, ce qui intéresse le plus les habitants de Goma en ce moment, c'est de voir le rétablissement de l'accès à Internet qui a été coupé, ainsi que l'électricité et à l'eau.
La navigation serait désormais interdite sur le lac Kivu. Est-ce que cette mesure empêche les populations de fuir et plus globalement, quelle est la situation humanitaire sur place ?
La navigation est coupée. Il est vrai que cela limite les déplacements de la population. Mais, pour tenter de contourner cette mesure, certains habitants traversent la grande barrière entre Goma et Gisenyi du côté rwandais et trouvent refuge au Rwanda, où plusieurs camps de réfugiés ont déjà été érigés et d'autres qui préfèrent ne pas rester au Rwanda, traversent des villes rwandaises, bien sûr, et atteignent la ville de Bukavu, la ville congolaise située dans le Sud-Kivu, qui est également la capitale provinciale.