Le procès des cinq personnes poursuivies dans l'affaire « trafic d'ivoire » dans la région de l'Est a connu son dénouement, le mercredi 29 janvier 2025. Le Tribunal de grande instance (TGI) de Fada N'Gourma a prononcé des peines d'emprisonnement de 12 mois pour le forestier et le militaire et 24 mois pour les VDP, le tout assorti de sursis.
La sentence du Tribunal de grande instance (TGI) de Fada N'Gourma pour les trafiquants d'ivoire est tombée, hier mercredi 29 janvier 2025. En effet, la juridiction, statuant publiquement, contradictoirement et en dernier ressort, a déclaré coupables les cinq prévenus des faits qui leur sont reprochés. En répression, elle a condamné K.S.B, le jeune militaire qui a comparu pour des faits de détention illégale d'ivoires et tentative de commercialisation illicite d'ivoires, à une peine d'emprisonnement de 12 mois assortie de sursis et une amende de 3 millions francs CFA ferme.
Idem pour B.G, le forestier qui était poursuivi finalement pour des faits de complicité de détention illégale d'ivoires et complicité de commercialisation illicite d'ivoires, les infractions ayant été ainsi requalifiées par le tribunal à la demande du procureur. Le conducteur de tricycle T.B, prévenu de complicité de détention d'ivoires, a été condamné également à une peine de 12 mois avec sursis et une amende de 3 millions francs CFA ferme.
Quant aux deux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), D.Y et Y.M, reconnus coupables de détention illégale d'ivoires et tentative de commercialisation illicite d'ivoires, ils ont été condamnés, chacun, à une peine de 24 mois assortie de sursis et une amende d'un million francs CFA ferme. Aussi, le tribunal a ordonné la confiscation du scellé et condamné les cinq prévenus à payer, solidairement, 12 060 000 francs CFA à la direction générale en charge de l'environnement, à titre de dommages et interêts. Une direction qui s'était constituée en partie civile et qui réclamait, en tout, 643 330 000 francs CFA pour les préjudices « économique, écologique et sociale » causées à l'Etat.
L'on se rappelle également que le procureur avait requis, mercredi 15 janvier 2025, au premier jour du jugement, 5 ans de prison et une amende de 5 millions francs CFA, le tout ferme.
« C'est un avertissement »
Se prononçant sur le verdict, le president du tribunal a estimé que la constitution de partie civile n'est pas totalement fondée. En fait, la partie civile avait laissé entendre que les ivoires que détenaient les prévenus sont le fruit du braconnage. Mais, le procureur avait souligné que le parquet ne pouvait pas retenir à leur encontre l'infraction d'abattage d'éléphants, faute de preuves concrètes.
De ce fait, il est difficile pour le ministère public de rejeter en bloc les déclarations des prévenus selon lesquelles, les ivoires, au nombre de 18, ont été achetés, pour certains, et ramassés, pour d'autres, à Natiaboani, localité située dans la région de l'Est. Ce sont donc autant d'éléments qui expliquent les circonstances atténuantes qui leur ont été accordées, a ajouté le président du tribunal.
Toutefois, a-t-il précisé, cela ne remet pas en cause la gravité des faits, sermonnant vigoureusement les accusés et particulièrement le forestier qui, pour lui, est censé être au devant de la lutte contre le phénomène du trafic d'ivoire. « Dans tous les cas c'est un avertissement, si vous recommencez, vous connaissez la suite », a-t-il prévenu avant d'indiquer qu'ils disposent d'un délai de deux semaines pour interjeter appel du jugement.