Après avoir vendu un véhicule, un homme s'est rendu à la campagne. À son retour chez lui, à Ampamantanana, il a été attaqué et tué par un gang armé.
Au coeur du secteur 3 d'Ampamantanana, l'émotion reste vive parmi les voisins d'un chef de famille attaqué mardi à minuit. Une balle tirée à bout portant sur sa tempe lui a coûté la vie, et le gang meurtrier l'a également poignardé des deux côtés.
Sa maison, théâtre du crime, est dotée d'une grande cour où quelques voitures sont garées. Un silence assourdissant y régnait lors de notre passage, hier. Un homme assure la garde, car toute la famille est partie à Mahitsy, où le corps du défunt a été emmené en attendant l'arrivée de sa mère, de ses frères et soeurs venant de Sambava.
La victime avait vendu un minibus de marque Mercedes Sprinter, la semaine précédente, selon un proche. Il s'était ensuite rendu à la campagne, et c'est à son retour que l'attaque, apparemment préméditée, a eu lieu.
Cette nuit-là, pendant le délestage, cinq hommes grands et costauds, non masqués, ont pénétré chez lui. Ils n'ont pas eu grand-peine à ouvrir le portail, qui semble avoir été construit avec de simples planches et verrouillé par une petite corde.
Coup de feu
L'escouade a d'abord capturé un garçon qui travaille pour la victime. Il dormait dans une autre chambre. Les malfaiteurs lui ont ordonné de les conduire au chef de famille qu'ils cherchaient. Poussé avec violence, il les a dirigés vers leur cible. « À l'intérieur, les bandits ont crié : Ne bouge pas, Doda, nous avons une arme ! », raconte le même proche de la victime.
Cette dernière, tirée brusquement de son sommeil et ne portant qu'un sous-vêtement, s'est agenouillée. Les assaillants ont exigé de l'argent et ont fouillé un dossier qu'ils avaient ensuite emporté. Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, la victime a tenté de prendre son téléphone. C'est à ce moment-là que la bande a ouvert le feu sur son portable qu'il allait mettre à l'oreille. Elle croyait qu'il tentait d'appeler la police.
« J'ai entendu le coup de feu et j'ai vu des individus prendre la fuite. Mais j'ai eu peur de sortir. Je n'avais qu'un petit bâton, tandis qu'eux, ils étaient armés. J'ai sifflé lorsqu'ils sont partis », relate un membre du comité de sécurité du quartier.
« Nous avons appris qu'une somme de trois millions d'ariary a été dérobée à la victime. Celle-ci et sa famille sont des personnes sympathiques et modestes. Ils vivent dans notre secteur 3 depuis deux ans », atteste une autorité du fokontany d'Ampamantanana.