Ambatovy, comme le secteur minier à Madagascar, traverse une période difficile due à la fluctuation du prix du nickel. L'entreprise continue ses opérations tout en optimisant ses coûts.
Comme toutes les entreprises du secteur minier, Ambatovy fait face aux mêmes défis que ses concurrents. Le prix du nickel à l'international continue de fluctuer fortement, affectant l'ensemble des exploitants de nickel et de cobalt à travers le monde. «À ce jour, une vingtaine de mines de nickel ont fermé à l'échelle mondiale, comme l'usine Koniambo Nickel SAS en Nouvelle-Calédonie, mais Ambatovy a choisi de poursuivre ses opérations. La production mensuelle n'a jamais été interrompue malgré ces turbulences économiques», a précisé un responsable au sein de l'entreprise durant un entretien.
En parallèle, la Chambre des mines, par la voix de son président Jean-Luc Marquetoux, alerte sur les fragilités du secteur minier malgache, d'après ses propos rapportés par Radio France Internationale. Selon lui, « aujourd'hui, les contributions du secteur minier à l'économie nationale proviennent à plus de 90 % de seulement deux grandes mines actuellement en opération. Cela représente une exposition majeure aux risques éventuels pouvant toucher l'une ou l'autre de ces compagnies. Il me semble donc important qu'en soutenant le développement de nouveaux projets, on dilue ce risque ». Il appelle ainsi l'État malgache à réexaminer sa politique minière et à rouvrir l'attribution des permis, afin de rendre le secteur plus dynamique et diversifié.
Dans ce contexte difficile, Ambatovy continue de vendre sa production via la London Metal Exchange, la principale bourse mondiale des métaux basée à Londres. Cependant, le prix du nickel a baissé de manière significative. Par exemple, au 29 janvier 2025, le prix était de 15 200 dollars par tonne, contre environ 15 800 dollars les 17 et 21 janvier 2025. Sur les quatre derniers mois, le prix s'est stabilisé autour de 15 500 dollars par tonne, mais cela reste bien inférieur aux attentes des industriels.
Perspectives
La demande mondiale de nickel reste sous pression, en partie à cause des attentes non atteintes dans le secteur des véhicules électriques, qui requièrent des métaux comme le nickel, le cobalt et le lithium. Bien que chaque voiture électrique utilise en moyenne 40 kg de nickel, le marché européen n'a pas évolué comme prévu. La Chine, quant à elle, demeure le premier importateur mondial de nickel. Actuellement, 65 % de la production mondiale de nickel est destinée à la fabrication d'acier inoxydable, tandis que 10 % sont utilisées pour produire des batteries de voitures électriques. Cette proportion devrait toutefois augmenter à mesure que les politiques environnementales, comme le «pacte vert» européen, interdisent progressivement les voitures diesel d'ici 2035.
De son côté, Ambatovy a annoncé des mesures pour optimiser ses processus de production. Ces efforts visent à garantir la sécurité des opérations tout en réduisant les coûts, afin de maintenir la compétitivité de l'entreprise dans un environnement économique incertain.