Au Bénin, trois enfants sur dix souffrent de malnutrition. Dans le petit village de Koukiri, situé au nord du pays, à plus de 350 Kilomètres de Cotonou, les habitants ont fait de cette lutte un véritable combat. Chaque jour, ils s'engagent avec détermination pour combattre ce fléau et assurer une alimentation de qualité à leurs enfants.
Dans le nord du pays, plus précisément à Koukiri, pour inverser cette tendance, les hommes ne se confinent pas dans leur rôle de pères. Ils s'investissent aussi dans le bien-être des enfants, au point de ravir la vedette aux femmes. La dynamique engendrée par le club des pères fait tache d'huile. Dans cette véritable école, chaque papa a son mot à dire dans la lutte contre la malnutrition des enfants.
Le projet qui a permis une telle joie est intitulé "Promotion des bonnes pratiques d'alimentation du nourrisson et du jeune enfant". L'objectif est d'assainir et de permettre un bon état nutritionnel pour tous les enfants. Gaëlle LOGOZO, chargée de nutrition au bureau UNICEF de Parakou, explique l'implication de l'UNICEF dans ce projet.
« On ne peut concevoir, ni même adopter un projet sans les communautés elles-mêmes. Donc l'UNICEF adopte une posture de transferts de compétence afin que les communautés puissent se prendre en charge dans les thématiques abordées. C'est la raison pour laquelle nous collaborons avec les associations locales qui maitrisent la dynamique des communautés », affirme Gaëlle LOGOZO.
Dans le cadre de ce projet, il y a eu la création et la promotion d'un village propre avec zéro enfant malnutri. L'idée émane de de l'ONG Sian'son afin d'établir des communautés modèles où la santé des enfants est assurée grâce à une synergie d'initiatives en matière d'hygiène, d'assainissement, de nutrition et d'engagement communautaire.
« Nous en sommes arrivés à une telle idée parce qu'au départ, nous avons constaté qu'en termes de malnutrition aiguée, nous étions à plus de 32%. Mais aujourd'hui je peux vous rassurer que tous les enfants qui sont ici, dans ce village sont en bonne santé sur tous les plans. Et ceci grâce au projet et à l'assistance de l'UNICEF », indique Véronique TINEPONANTI, cheffe de projet à l'ONG Sian'son.
À Koukiri, l'engagement des pères a entraîné un véritable changement de comportement social et l'adoption de bonnes pratiques au sein des ménages. Désormais, les hommes participent activement aux tâches domestiques aux côtés de leurs épouses, grâce aux efforts de sensibilisation menés par l'ONG Sia N'Son. Sanni Ibrahim, dit Papa Manacé, est membre du Club des Pères. Parlant de son rôle dans la communauté, il affirme:
"Moi mon rôle est de sensibiliser la population, de parler aux hommes de leurs responsabilités. De leur faire comprendre que leur implication est toute aussi importante que celle de la mère. J'aborde dans ma sensibilisation, des messages sur la diversification alimentataire, l'allaitement maternel et autres"
Sur la place publique du village, les membres du Club des Pères sensibilisent d'autres hommes, leur montrant comment préparer des repas enrichis pour les enfants de moins de cinq ans. Pour une communauté très ancrée dans la tradition, le club des pères est une initiative qui vient briser les tabous.