L'inspecteur général de la police et le directeur des affaires criminelles ont été entendus par la justice jeudi 30 janvier au Kenya, après la découverte des corps de deux des disparus de Mlolongo. Mi-décembre, trois hommes ont été arrêtés par des hommes en uniformes dans cette ville de la grande banlieue de Nairobi. Sans nouvelles depuis, leurs familles demandent des comptes à la police. Ils avaient assuré ne rien connaître de leur sort, alors même que des analyses étaient en cours par les autorités.
Les corps de deux victimes ont été identifiés à la morgue de Nairobi. D'après la famille de la première, sa dépouille a été retrouvée dans la rivière Ruai, à l'est de la capitale, le lendemain de son arrestation. Transportée à Nairobi, ce n'est « qu'après des analyses scientifiques qu'elle a pu être identifiée », explique un communiqué de la direction des affaires criminelles, publié dans la soirée. Les circonstances de la découverte de la deuxième dépouille restent encore floues.
Quelques minutes plus tôt, le directeur des affaires criminelles Amin Mohammed Ibrahim assurait pourtant au tribunal n'avoir aucune idée du sort des disparus de Mlolongo. L'enquête a suit son cours, poursuit l'inspecteur général de la police Douglas Kanja, qui assure que le peuple kényan « est en sécurité ».
« Les deux officiers jurent qu'ils ne savent rien, alors même que des analyses sont effectuées sur des corps, s'indigne Faith Odhiambo, présidente de l'Association kényane du droit. Soit ils ne se parlent pas, soit ils ne contrôlent rien, soit ils mentent. »
Avant de se présenter jeudi, les patrons de la police et des affaires criminelles avaient fait faux bond à la cour, quatre fois.