Au Mozambique, la mission d'observation électorale de l'Union européenne a rendu, jeudi 30 janvier, ses conclusions sur les élections générales du 9 octobre. Élections toujours contestées, puisque 15 jours après l'investiture de Daniel Chapo, Frelimo, parti au pouvoir depuis près de 50 ans, l'opposant Venancio Mondlane continue de revendiquer sa victoire. L'Union européenne avait déployé plus de 150 observateurs à travers tout le pays. Selon cette mission, de nombreuses irrégularités entachent « l'intégrité du processus électoral et la véracité des résultats ».
« Invalidation délibérée de votes de l'opposition, modification des résultats à la faveur du parti au pouvoir, bourrages d'urnes, listes électorales incomplètes » : l'inventaire des irrégularités, repérées par les observateurs de l'Union européenne au Mozambique, est long. La mission dénonce « un dépouillement sans transparence, ni garanties suffisantes pour assurer l'intégrité du comptage. »
Dix-huit recommandations
Malgré ces conclusions accablantes, Laura Ballarin, à la tête de la mission, rappelle qu'il n'appartient pas l'Union européenne de se prononcer sur la validité des résultats d'une élection. La mission fait néanmoins dix-huit recommandations afin d'améliorer le processus électoral mozambicain. Les observateurs dénoncent également « la brutalité » avec laquelle les forces de l'ordre ont réprimé la crise post-électorale.
« Un dialogue véritablement inclusif »
Selon la société civile mozambicaine, 315 personnes ont été tuées par la police en trois mois. Pour sortir de la crise, Laura Ballarin préconise « un dialogue véritablement inclusif », notamment avec l'opposant Venancio Mondlane. Lundi, le président Daniel Chapo s'est entretenu avec les dirigeants des trois principaux partis d'opposition du pays. Le candidat malheureux à la présidentielle n'a pas été convié à cette réunion.