Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées entre les localités de Seytenga et de Sebba, dans la région du Sahel, au Burkina Faso, en début de semaine. Alors qu'un grand nombre de personnes sont toujours portées disparues, plusieurs sources locales accusent un convoi de ravitaillement militaire d'être l'auteur de ces exactions.
Selon les nombreuses sources jointes par RFI, les militaires du convoi de ravitaillement et de relève incriminés sont arrivés dans la localité de Koulango, près de Titabe, dans le nord-est duBurkina Faso, dans l'après midi du mardi 28 janvier et se sont immédiatement mis à interpeller les habitants, maison après maison. « Carte d'identité ou pas, ils se sont alors mis à exécuter les gens », raconte un témoin. Au moins 23 personnes ont été tuées.
« Seuls ceux qui étaient absents ou qui ont réussi à fuir ont eu la vie sauve »
Quelques heures plus tard, l'armée a ensuite commis des exactions similaires à Tioutibe, toujours dans la région de Titabe. Des hommes, des femmes et même des bébés figurent ici parmi les victimes, affirment toujours les sources contactées par RFI. « Deux frères de mon père ont été tués », rapporte ainsi un villageois qui décrit même les difficultés rencontrées pour inhumer les corps abîmés par les balles, en état de décomposition avancée...
« Seuls ceux qui étaient absents ou qui ont réussi à fuir ont eu la vie sauve, poursuit un autre. Moi, j'étais de l'autre côté de la frontière, au Niger, pour vendre mon bétail. Mais le soir, à mon retour, tout le monde avait été tué. »
Le convoi de l'armée burkinabè mis en cause était parti de Dori, lundi 27 janvier. Il est arrivé à Sebba trois jours plus tard, jeudi 30 janvier.