Ile Maurice: La GWF propose un parcours historique pour commémorer cette date

À l'occasion du 190e anniversaire, de l'abolition de l'esclavage, la General Workers Federation (GWF) appelle à une célébration plus significative de cet événement marquant. Dans une lettre adressée au ministre de la Culture, Mahendra Goondeea, le syndicat insiste sur la nécessité de dépasser la simple commémoration du 1er février. «Nous ne voulons pas que l'abolition de l'esclavage se résume à un simple slogan. Il est essentiel que les générations présentes et futures connaissent cette partie de notre histoire. C'est pourquoi nous proposons plusieurs initiatives», peut-on lire dans la lettre.

Un parcours historique pour mieux comprendre le passé

Afin de sensibiliser la population et d'ancrer cette mémoire dans le quotidien, la GWF suggère la création d'un parcours retraçant l'histoire de l'esclavage à Maurice. Ce circuit inclurait plusieurs sites symboliques :

Le Musée des Esclaves à Port-Louis :

un espace dédié à la mémoire et à l'histoire de l'esclavage.

La Place d'Armes: ancien marché aux esclaves.

Camp Yoloff : où le résistant Ratsitatane a été décapité.

Le Moulin à Poudre : site de fabrication de poudre à canon par les esclaves pour la marine française.

L'église Saint-François-d'Assise : construite par des esclaves en 1742 et utilisée pour les baptêmes, bien que les registres aient disparu.

Le Bassin des Esclaves : où les esclaves étaient lavés et huilés avant leur vente.

La Place du Marché : autre lieu de vente des esclaves.

Le Jardin de Pamplemousse : où des esclaves ont travaillé à la création du plus ancien jardin botanique de l'hémisphère sud.

Le Cimetière Saint-François-d'Assise : où étaient enterrés les enfants illégitimes, tandis que les pierres tombales étaient parfois retirées pour effacer les traces des pères.

Grande Rivière Sud-Est : site lié à l'histoire des esclaves.

Madame Françoise : un point clé dans l'organisation des esclaves marrons pour la révolte.

Diamamouve : où le prince malgache du même nom s'est suicidé pour échapper à la captivité.

Sans Soucis : lieu de résistance des esclaves marrons comme Fritz, Beliaca, Pompee et Tatamaka.

Les cimetières des esclaves à Trou-aux-Cerfs et Trou Chenille.

Le Morne : point final du parcours, haut lieu de la mémoire des esclaves marrons.

Une transmission intergénérationnelle

La GWF suggère également d'intégrer ce parcours dans les programmes scolaires afin que les élèves puissent découvrir ces sites lors d'excursions pédagogiques. Il pourrait aussi être ouvert au grand public, favorisant des visites en famille ou en groupe pour approfondir la connaissance de cette période historique.

Enfin, après la lutte pour la souveraineté de Maurice sur Diego Garcia, cette initiative constituerait un nouvel hommage à la résistance et à la souffrance des esclaves, en ancrant leur mémoire dans la culture nationale.

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