Madagascar: Plus de 400 pêcheurs retrouvés sains et saufs dans l'extrême-sud

Dans l'extrême-sud de Madagascar, les autorités redoutaient des centaines de morts après que des pirogues ont pris la mer en début de semaine, malgré des conditions météorologiques extrêmes. Des centaines de pêcheurs étaient toujours portés disparus, mais le ministre de la Pêche a annoncé une bonne nouvelle le vendredi 31 janvier : tous ont été retrouvés sains et saufs.

« Plus aucune pirogue n'est perdue en mer », a annoncé le ministre de la Pêche et de l'Économie bleue, Paubert Mahatante. En tout, 424 pêcheurs ont été retrouvés sains et saufs, et aucun décès n'est à déplorer.

La plupart des pêcheurs avaient quitté mardi 28 janvier les côtes de la région de l'Androy. Ils se sont perdus dans une mer particulièrement agitée, avec des creux atteignant jusqu'à quatre mètres, avant que certains ne s'échouent à plusieurs dizaines de kilomètres de leur point de départ. Une enquête minutieuse menée dans près de 200 localités a permis de recenser les disparus auprès des familles et de retrouver les pêcheurs égarés loin de leurs villages. Les autorités ont commencé vendredi 31 janvier à les rapatrier chez eux.

Au début de la semaine, Météo Madagascar avait lancé une alerte rouge pour trois régions du sud de l'île -- l'Androy, l'Atsimo-Andrefana et l'Anosy -- en raison de vents violents et de houle dangereuse, déconseillant fortement toute sortie en mer.

« Ils sont sortis en mer en risquant leur vie par nécessité »

« Certains pêcheurs ont dit qu'ils étaient affamés parce qu'ils n'avaient pas pu aller en mer depuis plusieurs jours à cause du passage du cyclone Elvis, selon le ministre de la Pêche et de l'Économie bleue, Paubert Mahatante. Ils sont sortis en mer en risquant leur vie par nécessité, car ils ont une activité à cycle court : ils vendent dans l'après-midi ce qu'ils ont pêché le matin » explique-t-il.

Beaucoup de ces pêcheurs sont novices, précise le ministre. Anciennement agriculteurs, ils se sont tournés vers la mer à cause de la sécheresse récurrente dans la région. « Ce ne sont pas des pêcheurs traditionnels Vezo, mais des nouveaux venus dans le métier. D'où l'importance de la formation et de la sensibilisation, notamment à travers une école de pêche que nous construisons dans l'Androy », ajoute-t-il. « Si ces pêcheurs suivent les consignes et consultent régulièrement les panneaux agrométéorologiques, on peut éviter ce genre d'accident. »

Selon un responsable de la société civile locale, de telles disparitions en mer n'avaient jamais été recensées dans cette région.

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