Tunisie: Lutte contre les épidémies animales - Le pays renforce sa stratégie sanitaire

1 Février 2025

Le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzedine Ben Cheikh, a mis en garde contre les menaces que représentent les maladies animales pour la sécurité alimentaire de la Tunisie. Il a souligné l'importance d'une mobilisation collective pour lutter contre ce fléau grandissant.

Lors d'une séance d'audition organisée vendredi par la commission de l'Agriculture du Parlement, Ben Cheikh a précisé que ces maladies, principalement causées par les changements climatiques, sont transfrontalières et entraînent des pertes économiques importantes, notamment à travers la mortalité animale et la baisse de la production. Ce constat a été relayé par les données publiées samedi par la commission.

Un représentant du ministère a également présenté un rapport sur les progrès de la campagne de vaccination contre la dermatite nodulaire infectieuse chez les bovins. Il a détaillé la situation épidémiologique en Tunisie et les mesures mises en place pour circonscrire le fléau. Grâce à des actions préventives telles que des campagnes de sensibilisation, des vaccinations massives et des analyses, la Tunisie a pu maîtriser et éradiquer les foyers de cette maladie.

Concernant la fièvre aphteuse, le ministre a rassuré en précisant que la situation était sous contrôle grâce à des campagnes de vaccination annuelles. Par ailleurs, des efforts sont en cours pour lutter contre la rage en coordination avec toutes les parties prenantes.

Les députés ont soulevé la situation préoccupante du secteur de la santé animale, soulignant le manque et le retard des vaccinations ces dernières années, en raison de l'absence d'accord avec l'Ordre des vétérinaires. Cette situation a conduit à une faible immunité du troupeau, en particulier contre la fièvre aphteuse.

Ils ont aussi noté les retards dans la mise en place de mesures pour contrer la rage, et ont questionné le ministère sur son plan d'action futur pour lutter contre ces maladies. Ils ont recommandé de mettre à jour et réajuster les statistiques concernant le troupeau, de renforcer les mécanismes de traçabilité et de doter les services vétérinaires des ressources nécessaires pour mener à bien les interventions et les campagnes préventives.

Les députés ont aussi interpellé le ministère sur sa stratégie pour préserver et développer les races locales, en raison de leur capacité à résister aux maladies. Ils ont insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration entre les branches législative et exécutive pour trouver des solutions participatives et créer des législations de protection de ce patrimoine animal.

Les représentants du ministère ont indiqué que des mesures d'urgence avaient été prises dès l'apparition de ces maladies, notamment la création d'une cellule de crise présidée par le ministre de l'Agriculture et l'élaboration d'un plan d'intervention participatif pour stopper la propagation de la maladie. Une campagne de vaccination urgente, obligatoire et étendue a été lancée avec la collaboration de tous les acteurs concernés.

Ils ont salué l'implication des vétérinaires privés, l'appui de l'Union nationale de l'agriculture et de la pêche, ainsi que l'engagement des coopératives agricoles, des autorités locales et régionales, des organisations de la société civile et des médias. Grâce à ces efforts, la couverture sanitaire a atteint 90 %, permettant de maîtriser la situation.

En ce qui concerne la rage, une campagne similaire a été menée, avec environ 730 000 vaccinations réalisées en une seule année. Toutefois, la question des chiens errants demeure une problématique majeure nécessitant une collaboration accrue pour limiter ce phénomène. Concernant la fièvre aphteuse, entre 35 et 40 cas ont été détectés sans mortalité dans le troupeau, et plus de 70 % du troupeau a été vacciné.

Quant à la préservation des races locales, le ministère s'efforce de développer ces races et de promouvoir leurs produits, comme le lait de chamelle.

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