Afrique Centrale: Kinshasa incendie

Des hommes surexcités mettant le feu au drapeau tricolore Vert-Jaune-Rouge de la République du Congo. Le même étendard arraché d'un immeuble abritant les diplomates congolais dans la commune de Kintambo, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC)... « Nous brûlons ce drapeau du Congo-Brazzaville pour le punir de sa complicité avec le Rwanda », clame rageusement un des acteurs.

Tout compte fait, la ville de Goma, dans le Nord-Kivu où se déroulent les combats entre les forces régulières de la RDC et les rebelles du M23 appuyés par les unités du Rwanda s'est rapprochée de Brazzaville, de l'autre côté de la rive de Kinshasa. Si non, comment expliquer ces attaques contre un voisin qui, depuis toujours, appelle à résoudre par le dialogue le conflit dans lequel des milliers de personnes innocentes ont perdu la vie, portent des traumatismes irréparables, ou errent sans espoir d'un point à l'autre à la recherche d'un abri?

Depuis bientôt trois décennies, la présence des forces de maintien de la paix à l'Est de la RDC n'a pas permis de mettre un terme à cette crise impliquant les mouvements rebelles et les armées régulières des pays ayant soutenu en 1996-1997 l'arrivée au pouvoir, à Kinshasa, de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo. A cette époque, remontés contre le régime du maréchal Mobutu, certains pactisèrent avec le Rwanda et l'Ouganda.

En 2006, surmontant toutes les inimitiés, les têtes d'affiche des nombreuses rebellions convinrent de rétablir la paix sans guérir le mal qui était fait. Ce qui explique l'apparition d'autres mouvements rebelles à l'origine de la poursuite des violences que l'on déplore aujourd'hui. S'il n'y a pas de doute que les puissances étrangères profitent du chaos, les nationaux eux aussi ont leur part de responsabilité.

La grande facilité on le sait est de faire porter le chapeau aux autres, et dans le cas des attaques menées contre les représentations de la République du Congo à Kinshasa, un mauvais pas franchi contre le bon voisinage car sauf preuve du contraire, aucun contingent n'est parti de Brazzaville pour alimenter la guerre à Goma et au-delà. Ce recours à la violence tout à fait regrettable contre autrui doit être condamné avec la plus grande fermeté.

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