L'autopsie du corps de l'un des quatre disparus de Mlolongo a été réalisée mercredi 5 février 2025 au Kenya. Cette affaire défraie la chronique kényane depuis des semaines. Trois hommes ont disparu depuis leur arrestation mi-décembre, par des policiers, selon des témoins, dans la grande banlieue de Nairobi. La semaine passée, les corps de deux d'entre eux ont été identifiés à la morgue. Plus d'un mois et demi après y avoir été déposés.
Il aura fallu plus de six semaines, à Dunkan Kiallo, pour récupérer la dépouille de son frère. Pourtant, depuis mi-décembre, il s'est rendu à de multiples reprises dans les trois morgues de la capitale. D'après la police kényane, c'est grâce aux empreintes digitales que le corps a finalement été identifié.
« Où était le corps ? Était-il nécessaire que l'identification prenne autant de temps », s'indigne Faith Odhiambo, la présidente de la Société kényane du droit (LSK). Cette organisation de défense des droits de l'homme s'interroge sur les capacités, et surtout la volonté, des services de police à identifier des victimes, alors que les violences policières et les disparitions forcées continuent à être enregistrées.
En septembre, la LSK a dû faire un recours auprès de la Haute cour de Nairobi afin d'empêcher le comté d'inhumer 120 corps non identifiés. Elle soupçonne que certaines de ces dépouilles soient celles de manifestants du mouvement anti-gouvernemental de juin, tués par les forces de l'ordre.
D'après Tom Nyakaba, directeur du Bureau de la Santé publique de Nairobi, aujourd'hui plus de 350 corps attendent d'être identifiés dans les morgues de la capitale.