Dans l'est de la République démocratique du Congo, une semaine après les combats qui ont opposé le M23 soutenu par le Rwanda à l'armée congolaise appuyée par ses alliés, dans la ville Goma, les engins explosifs de guerre gisent sur les sols en ville. La population craint que d'autres victimes ne puissent être enregistrées et plaide pour un déminage de toute urgence.

Sur la route de l'aéroport international de Goma, une grenade et un lance-roquettes sont quadrillés par des fils pour alerter les passants et éviter tout incident. La présence d'engins explosifs a été signalée dans plusieurs coins de la ville et du territoire de Nyiragongo, où des combats ont été intenses entre les FARDC et le M23.

Mambo Denise, habitante du quartier Bujovu, s'inquiète de la présence de ces armes. « Le problème, c'est ce que j'ai ici chez moi : on vient de découvrir quelque chose comme une grenade. Nous vivons dans la paix, mais cette grenade nous fait peur. Pour l'instant, mes enfants ne peuvent pas sortir. On le leur a interdit... nous avons très peur », se lamente-t-elle.

Des explosifs dans les rues

Clément Mundeba, dans le quartier Murara, estime que le déminage doit être la priorité pour éviter le pire, au regard du nombre d'engins explosifs abandonnés dans la ville.

« Il y a des gens qui ne connaissent pas ces trucs-là. Ils peuvent voir ces explosifs dans la rue ou dans des endroits un peu cachés. Et ils peuvent vouloir les prendre, surtout les enfants. On doit demander aux autorités en place quoi faire dans de telles situations », assure-t-il.

Les hôpitaux de la ville sont déjà débordés par des blessés, dont la majorité des cas sont dus aux balles et éclats des obus.