Burkina Faso: Un webinaire organisé par les soutiens de Guy Hervé Kam pour dénoncer les atteintes au droit

Cela fait un an et seize jours que l'avocat burkinabè Guy Hervé Kam, leader du mouvement politique SENS, est derrière les barreaux. Placé sous mandat de dépôt pour « atteinte à la sûreté de l'État », le cofondateur du mouvement « Balai citoyen » n'a toujours pas comparu devant un juge et est donc maintenu en prison. Pour marquer leur soutien face à un système liberticide au Burkina Faso, ses amis et soutien ont tenu un webinaire pour dénoncer les graves atteintes au droit.

La liberté de paroles étant restreinte et la contestation souvent réprimée au Burkina Faso, les partisans et amis de Guy Hervé Kam ont pris l'option de marquer leur solidarité avec l'avocat burkinabè - emprisonné pour « atteinte à la sûreté de l'État » - en organisant mercredi 5 février un webinaire.

Une réunion sur internet regroupant plusieurs personnalités, comme le professeur de droit Augustin Loada, l'ex-ministre malien de la Justice Mamadou Konate, Basic Soul du mouvement « Balai citoyen » fondé par Guy Hervé Kam, ou encore Didier Ouedraogo du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples.

« L'arrestation de Guy Hervé Kam est une vraie forfaiture. Elle est le signe d'un État qui en fait est aux abois et qui n'a rien à faire avec l'État de droit. Il y a une opposition réelle au Burkina, dont Guy Hervé Kam est l'un des symboles, évidemment. Et donc ce symbole-là, [selon les autorités], il faut le briser pour effrayer tout le monde et mettre tout le monde au pas, comme si on était dans une caserne militaire. »

« Les militaires au pouvoir ne peuvent pas continuer à faire taire les gens »

L'ex-coordinateur sénégalais du mouvement « Y'en a marre », Fadel Barro, estime que cette mise au pas des contestataires burkinabè ne pourra pas durer éternellement.

« J'ai confiance en les Burkinabè. C'est un grand peuple, et petit à petit, ils arriveront à sortir de cette situation difficile. Mais les militaires au pouvoir ne peuvent pas continuer à faire taire les gens, à réduire tout le monde au silence. Ils ne peuvent pas eux arriver et décider que c'est maintenant eux qui définissent la ligne, et que tous ceux qui se sont battus jusque-là, il faut les réduire au silence. Non, ça ne passera pas pendant longtemps », déclare-t-il au micro de Frédéric Garat.

Les participants à ce webinaire considèrent qu'en matière de silence, il y en a un autre qui n'aide pas Guy Hervé Kam, ni tous les Burkinabè emprisonnés ou disparus : c'est celui de la communauté internationale, qui semble bien peu s'intéresser au sujet.

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