Le rap gabonais est en pleine effervescence avec l’artiste M.O.R, l’un des porte-étendards. Son approche unique, alliant rythmes traditionnels et rap moderne, a séduit un large public avec la sortie du clip Moukou y’a pindi, traduit en français par « l’esprit de la forêt » ou encore « le fantôme de la forêt ».
Assurant un avenir prometteur pour le rap gabonais et puisant dans son héritage culturel, M.O.R offre à son auditoire une immersion dans la richesse de la tradition gabonaise, tout en apportant sa touche contemporaine.
M.O.R, connu sous le nom de « TCHINGA » se démarque par un style qui intègre les mélodies ancestrales du Gabon avec des paroles en Nzebi, une langue locale du sud. Dans cette composition Moukou y’a pindi, il plonge dans la culture du pays qui l’a vu naître.
Il s'agit d'une initiation en pleine nuit, dans une partie de la forêt gabonaise. C’est une veillée rituelle, marquant le passage du monde physique au monde spirituel, où chaque candidat, préparé au préalable, part recueillir des informations auprès de ses ancêtres sur son passé, son présent et même son futur.
Il faut dire que lors d'une interview dans l'émission Crossover Podcast sur YouTube, M.O.R a exprimé avec conviction son engagement envers la culture africaine, et plus spécifiquement celle du Gabon.
« En tant que rappeur africain, on se doit de faire vivre notre culture », a-t-il affirmé. Une déclaration portée par une volonté de contribuer à la préservation et à la promotion de l'identité culturelle gabonaise.
Nonobstant cet aspect culturel prononcé, l'artiste se présente comme un défenseur acharné de la nation gabonaise. Dans ses propos auprès de la même source, il met en lumière une conviction profonde, son rap doit servir de porte-voix pour les peuples et incarner les luttes de la société. « Le rap est une musique de revendication », explique-t-il, soulignant que son rôle est de véhiculer des messages importants, parfois ignorés ou étouffés par les autorités.
Il faut noter que son empreinte sur la scène musicale est renforcée par le soutien de figures légendaires comme Lestat XXL, un mentor qui l’accompagne et le soutient dans sa carrière. Leur collaboration se présente comme une fusion des talents et de partage d’expériences, ce qui renforce la crédibilité et la légitimité de M.O.R dans le milieu musical.
En dépit des épreuves que peuvent subir l’industrie musicale gabonaise, notamment, la valorisation du potentiel artistique gabonais, le rappeur ne laisse pas les vents contraires éteindre sa plume. Sa musique est un cri de résistance et d’affirmation de son identité. Pour lui, son art est une arme pacifique pour changer les mentalités et éduquer la population à la richesse de ses racines culturelles.
Une démarche audacieuse et essentielle, pour un Gabon qui se réinvente et une jeunesse qui s’imprègne d’une culture forte et fière de ses origines.