Ile Maurice: Réajustement des prix pétroliers et cours mondiaux favorables de matières premières

10 Février 2025

L'inflation emprunte une courbe descendante ces derniers mois. C'est le cas de le dire. Les dernières statistiques, publiées le 7 février, indiquent une inflation globale (headline) en baisse à 3,3 % en janvier 2025 contre 3,6 % et 3,7 % respectivement en décembre et novembre 2024 respectivement. En cause, une baisse de moins 0,2 point dans le panier ménager à l'item produits pétroliers, dont le réajustement des prix le 14 décembre, avec une baisse de Rs 5 décidée par le nouveau gouvernement, a légèrement impacté le taux d'inflation.

La même tendance a été observée pour l'inflation en glissement annuel (year-on-year) qui est descendue à 1,9 % le mois précédent. Elle était de 2,9 % en décembre 2024 et 3,4 % en novembre de la même année. Cela, compte tenu également de l'effet de la baisse de prix de l'essence et du diesel sur les dépenses des ménages liées au transport en commun, le sousindice des prix à la consommation ayant perdu moins 1,0 % entre décembre et janvier, parmi les 13 autres établis pour cet exercice.

À la Banque de Maurice (BoM), dont l'orientation de la politique monétaire a une incidence directe sur l'inflation, considérée généralement comme une taxe sur la population, son gouverneur, Rama Sithanen, a expliqué, à l'issue de la réunion post Monetary Policy Committee, le 4 février, que des mesures relatives à la Core Inflation, qui permettent de mieux évaluer les pressions exercées sur la demande pour des services et produits au niveau de l'économie, sont restées stables en 2024, provocant ainsi des pressions inflationnistes persistantes.

Particulièrement, l'inflation CORE2, qui exclut les effets des prix des produits alimentaires et les variations des prix de l'énergie, qui a été supérieure à celle de CORE1, celle excluant uniquement les effets des prix des produits alimentaires. En outre, l'inflation générée à échelle nationale a également été élevée, note le patron de la BoM, compte tenu des prix relativement élevés des services et des salaires plus élevés.

Si l'inflation importée a nettement diminué en 2024, il n'est pas exclu que cette tendance baissière puisse s'inverser à l'avenir, avec des risques que l'inflation puisse repartir de nouveau. Cela, pour une raison simple : Maurice importe la majeure partie de ce qu'elle consomme, et n'est ainsi pas à l'abri des risques de pressions inflationnistes émanant du monde entier et des événements liés au climat. «L'effet de transmission des prix mondiaux des matières premières à l'inflation nationale est relativement élevé, comme pour de nombreuses petites nations insulaires. Compte tenu des incertitudes sur la scène mondiale, les risques d'inflation importée sont jugés élevés», souligne Rama Sithanen.

Et d'indiquer que sur la base de ses projections, la BoM prévoit que l'inflation clôturera l'année 2025 au-dessus de cet objectif médian, à 3,7 %. Même si, dans la foulée, le gouverneur reconnaît que la volatilité du marché mondial des changes, suivant la guerre commerciale, pourrait alimenter le taux de change national, générant ainsi l'inflation par le biais des prix importés. Une analyse à laquelle souscrit l'analyste financier Imrith Ramtohul : «Bien que les attentes en matière d'inflation aient diminué, les risques d'un retour à une inflation dépassant l'objectif à moyen terme de 3,5 %, demeurent réels.»

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