Sénégal: L'opposition joue sa survie

Parmi les formations ayant adhéré à ce front uni de l'opposition figure la formation Reuwmni, d'Idrissa Seck. L'ancien Premier ministre apparaît ici le 28 janvier 2019.
10 Février 2025
analyse

S'achemine-t-on vers un front uni de l'opposition contre le pouvoir au Sénégal ? C'est la question que se pose plus d'un observateur au regard de la recomposition en cours, du paysage politique dans le pays.

En effet, le Front pour la défense de la démocratie et de la République, qui vient d'être porté sur les fonts baptismaux, compte déjà 76 partis et formations politiques. Parmi eux, on compte l'Alliance pour la République de l'ancien président, Macky Sall, le Parti socialiste ou encore la formation Reuwmni d'Idrissa Seck et bien d'autres formations dont celle d'Anta Babacar Ngom et son parti Alternative pour une relève citoyenne.

Manquent, pour l'instant, à l'appel, le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade et le parti de l'ex-Premier ministre, Amadou Ba, arrivé deuxième lors de la dernière présidentielle. L'objectif, pour ainsi dire, de ce Front, est de travailler à réduire l'hégémonie des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF), parti au pouvoir, que d'aucuns accusent d'être dans une « logique de règlements de comptes » politiques.

En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'opposition sénégalaise est dans son rôle. Si elle veut exister politiquement, elle a tout intérêt à s'unir face au rouleau compresseur du pouvoir. A preuve, on note de graves « atteintes à la démocratie » au Sénégal avec l'interdiction de manifester sur toute l'étendue du territoire national. C'est dire que si elle reste les bras croisés, l'opposition risque d'être phagocytée par le duo Diomaye Faye-Ousmane Sonko qui, fort de sa victoire à l'issue de la présidentielle et des législatives, se voient en roue libre.

Au point que, dans leur furie vengeresse, les deux personnalités n'excluent pas de revenir sur la loi d'amnistie votée sous Macky Sall, et qui protège certains anciens caciques. De toute évidence, depuis quelque temps, on a l'impression que le PASTEF au pouvoir s'adonne à des pratiques qu'il avait combattues quand il était dans l'opposition. Si donc, en face, il n'y a pas de contre-pouvoir, il pourrait multiplier les dérapages au grand dam de la démocratie sénégalaise présentée un exemple dans la sous-région ouest-africaine.

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