Un festival qui, cette année encore, a su faire vivre la magie de la marionnette et la beauté de la vie dans toute sa profondeur.
Les Journées des arts de la marionnette de Carthage ont, une fois de plus, envoûté petits et grands, créant un véritable lien autour de cette forme artistique qui transcende les frontières du quotidien. Marionnettistes, artisans et créateurs, qui forment une communauté mondiale unie par la passion de transformer des objets inanimés en créatures magiques, ont fait de cet événement un moment d'émotion et de rêve.
Cette édition, marquant la sixième année du festival, a attiré une foule impressionnante de spectateurs. Des enfants et leurs familles, ainsi qu'un public adulte, ont afflué devant les salles, impatients de découvrir des oeuvres qui parlent à l'âme et au coeur.
La cérémonie de clôture, simple mais élégante, a rendu hommage aux compagnies participantes, qui ont su faire de cette semaine un souvenir inoubliable. Par leurs performances remarquables et riches en émotions, elles ont captivé le public et offert un aperçu fascinant de la richesse des arts de la marionnette. Des trophées ont été remis à des figures emblématiques : Adnan Salloum, directeur du projet «Un quart de siècle de théâtre et des arts de la scène » des Émirats arabes unis, le producteur saoudien Majid Al-Obaid, et Najla Zeghidi, représentante de la Poste tunisienne, partenaire du festival.
Un hommage particulier a été rendu à Hela Ben Saâd, ancienne directrice du Centre national des arts de la marionnette, ainsi qu'à l'artiste brésilien Paulo Nazarino, qui a offert une résidence artistique au festival. Ce dernier a ébloui le public avec un spectacle de marionnettes à fils inspiré des arts martiaux, présenté lors de la cérémonie de clôture.
Le public a également eu le privilège de découvrir des pièces chorégraphiques accompagnées de marionnettes, réalisées par les étudiants de l'Institut supérieur d'art dramatique, dans le cadre d'un atelier dirigé par la talentueuse Natalia Sakowicz.
Le moment tant attendu de la soirée est arrivé avec l'annonce des lauréats du concours de manipulation. Le jury, présidé par Paulo Nazarino et composé de Hela Ben Saâd, Mohamed Ali Dhamak, Hassan Mery, et Lamine Rahali (rapporteur), a formulé plusieurs recommandations importantes pour l'avenir du concours : clarifier les critères de sélection, distinguer les amateurs des professionnels, et encourager l'innovation et la recherche. Les résultats ont été les suivants : le troisième prix, d'une valeur de mille dinars, attribué à Haithem Ouanassi. Le deuxième prix, d'une valeur de deux mille dinars, attribué à Khouloud Thabet. Quant au premier prix, le jury a décidé de ne pas le décerner pour cette année, soulignant le besoin d'une plus grande recherche et innovation dans les oeuvres proposées.
Pour clôturer cette belle soirée, le public a été invité à la salle des jeunes créateurs pour assister à une performance unique, « Ras Al-Fatla... Le fil », une création signée Hafedh Zellit. Cette oeuvre explore les parcours de vie des personnages à travers une fusion du langage corporel et des marionnettes. Drapées de blanc, les créatures, séparées du monde des vivants par l'éternité, cherchent un lien, un souvenir, un fil qui les rattacherait à une origine oubliée, à une identité perdue. Suspendues entre la vie et la mort, elles nous plongent dans un espace où le temps semble figé, offrant au public un moment de réflexion sur la condition humaine, entre mémoire et rédemption.
Un festival qui, cette année encore, a su faire vivre la magie de la marionnette et la beauté de la vie dans toute sa profondeur.