Le président de la République participe au Sommet mondial des gouvernements, à Dubaï. Ce rendez-vous est également une occasion de renforcer les relations bilatérales entre Madagascar et les Émirats arabes unis.
Consolider les acquis. Cet objectif est en toile de fond du déplacement présidentiel à Dubaï, cette semaine. Andry Rajoelina, président de la République, accompagné de son épouse, Mialy Rajoelina, a atterri dans cet émirat des Émirats arabes unis.
Le chef de l'État prend part au 12e Sommet mondial des gouvernements ou "World Governments Summit (WGS)". Il s'agit de sa deuxième participation à cet événement, qui démarre ce jour et se tiendra jusqu'au 13 février. Comme indiqué précédemment, la présence du locataire d'Iavoloha à Dubaï sera surtout dans l'optique de bétonner la coopération bilatérale entre Madagascar et les Émirats arabes unis.
Les relations entre la Grande Île et les Émirats arabes unis ont concrètement décollé à l'issue de la participation de Andry Rajoelina à la 11e édition du WGS, en février 2024. Un envol matérialisé par l'ouverture de la liaison aérienne Antananarivo-Dubaï, effectuée par la compagnie Emirates, en septembre de la même année. Il s'agit, justement, de la traduction en acte de la rencontre entre le chef de l'État et Son Altesse Sheikh Ahmed Bin Saeed Al Maktoum, président d'Emirates Airline & Group, en marge de cet événement.
Peu avant que le premier vol d'Emirates ne débarque, Salim Ibrahim Bin Ahmed Mohamed Alnaqbi, premier ambassadeur du royaume émirati à Madagascar, remet ses lettres de créance au président Rajoelina, le 28 août. Quelques semaines après, le 13 octobre, c'est Mohamed Alabbar, fondateur du groupe Emaar Properties, un poids lourd mondial dans l'immobilier, le tourisme et l'hôtellerie de luxe, qui est venu en prospection dans la Grande Île.
Transformer l'essai
Un autre acte diplomatique dans le raffermissement des liens entre Madagascar et les Émirats arabes unis figure dans l'échange d'expériences entre les cadres de l'administration émiratie et malgache, à Iavoloha, en octobre, dans le cadre d'un programme d'échanges d'expériences gouvernementales. Ici encore, il s'agit de la concrétisation d'un accord acté durant le WGS 2024.
Au-delà des liens diplomatiques, c'est un partenariat économique que Madagascar souhaite établir avec les Émirats. Visiblement, les différentes démarches citées précédemment sont une manière de sonder le terrain pour le royaume émirati. De prime abord, ce dernier voit en la Grande Île une terre où il y a plusieurs opportunités d'investissement.
À s'en tenir à un article publié par le site d'information réunionnais Zinfos 974, le 18 janvier, les Émirats seraient prêts à investir jusqu'à 10 milliards de dollars à Madagascar. Une information confirmée par une source au sein du gouvernement. Bien que les relations bilatérales entre les deux pays, et notamment les relations de Andry Rajoelina avec les décideurs et investisseurs du royaume émirati, soient bonnes, il reste des étapes à franchir et des points à peaufiner pour qu'un partenariat économique se concrétise.
Il est probable que le président de la République profite de sa participation au WGS pour transformer l'essai ou, du moins, obtenir une avancée majeure vers un accord de partenariat économique en bonne et due forme. Aussi, il devrait miser sur les rencontres bilatérales. Sauf changement, il en aura plusieurs durant ces trois jours de la 12e édition du Sommet mondial des gouvernements.
C'est lors d'une rencontre bilatérale entre Andry Rajoelina et le Sheikh Shakhboot Nahyan Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères émirati, en marge du 11e WGS, qu'a été proposée la conclusion d'un "accord de partenariat économique global" entre Madagascar et les Émirats arabes unis. Le chef de la diplomatie émiratie avait aussi proposé la signature d'un "accord de partenariat économique global". Il s'agit d'un mécanisme du commerce extérieur des Émirats dans l'optique d'établir "des relations commerciales plus fortes et plus intégrées".
La signature d'un accord de partenariat économique global a de nouveau été discutée par le Président et le ministre des Affaires étrangères émirati, durant une autre rencontre, en mai 2024, en marge du Congrès annuel des investissements ou AIM, à Abu Dhabi. Dans la continuité de ses échanges avec les responsables des Émirats arabes unis, le chef de l'État a, par ailleurs, fait part de plusieurs projets d'investissement lors de la réception des lettres de créance de l'ambassadeur de ce royaume, en août.
Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l'État a notamment abordé le secteur énergétique, en émettant le souhait d'un investissement émirati pour booster le projet Sahofika. Il y a aussi les infrastructures routières, la protection des côtes, la mise en place d'une raffinerie d'or dans la Grande Île, la technologie, la cybersécurité, l'agriculture résiliente, la gestion de l'eau, l'éducation ou encore le tourisme. Durant cette 12e édition du WGS, une des interventions de Andry Rajoelina portera justement sur le secteur du tourisme.