Qui du kenyan Raila Odinga, du djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, et du malgache Richard Randriamandrato succédera au tchadien Moussa Faki Mahamat ? On aura la réponse à cette question à l'issue du 38ème Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine qui aura lieu demain après-midi. En effet, si l'on se réfère au programme de ce Sommet, le vote aura lieu dans l'après-midi du 15 février. Beaucoup d'observateurs donnent le statut de favori à Raila Odinga. Mais son âge, 80 ans, constitue un handicap. Côté malgache, une équipe stratégique composée de diplomates est déjà présente depuis quelques jours à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, pour la dernière ligne droite de la campagne électorale.
Madagascar a décidé d'enclencher la vitesse supérieure à la dernière minute pour convaincre les Etats membres de l'Union africaine à voter pour l'ancien Chef de la diplomatie malgache, et non moins ancien ministre de l'Economie et des Finances. Il représentera ainsi les pays de la SADC dans cette course pour occuper le poste stratégique de président de la Commission de l'Union africaine. En effet, dans une lettre officielle que notre rédaction a eu l'opportunité de consulter, le secrétariat exécutif de la SADC a invité l'ensemble des 16 pays membres de cette organisation régionale à soutenir Richard Randriamandrato. C'est déjà un soutien de taille pour la candidature malgache.
Depuis le début de cette année, Rasata Rafaravavitafika, ministre des Affaires étrangères, est en mission dans plusieurs pays d'Afrique pour un lobbying diplomatique afin de solliciter le soutien des chefs d'Etat et de Gouvernement. Accompagnée de Patrick Rajoelina, Conseiller spécial du président Andry Rajoelina en charge de la Diplomatie et de la Coopération internationale, du Général Camille Albert Vital, ambassadeur de Madagascar à Maurice, et bien évidemment du candidat Richard Randriamandrato, elle était notamment au Congo Brazzaville où elle a été reçue par le MAE et le président Denis Sassou-Nguesso le 3 février, au Centrafrique le même jour pour rencontrer le président Faustin Archange Touadera, au Cameroun le 4 février pour rencontrer le ministre d'Etat non moins Secrétaire Général de la Présidence Ferdinand Ngoh Ngoh. Il y a aussi eu une rencontre avec le MAE, puis avec le président de la République du Tchad, Mahamat Idriss Déby dans la même journée.
Le 6 février, la délégation malagache a été reçue à Maurice par le Premier ministre Navinchandra Ramgoolam. Le lendemain, la délégation a enchaîné avec le Sénégal pour une rencontre avec le président Bassirou Diomaye Faye, puis avec le président de l'Assemblée nationale de ce pays, El Malick Ndiaye. Le 10 février au Sierra Leone pour une rencontre avec le président Julius Maada Bio, le 11 février au Togo pour une entrevue avec le Premier ministre Victoire Tomegah Dogbé et le 11 février avec Birtukan Ayano, Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de la République Fédérale d'Ethiopie.
Tout au long de ce périple, la ministre Rafaravavitafika se mue en messagère du président Andry Rajoelina en remettant une lettre officielle de sollicitation de soutien. Cette semaine, la délégation est en Ethiopie pour les derniers lobbyings et les préparatifs avant le jour de vote. Cette dernière journée sera ainsi décisive pour Richard Randriamandrato. D'après les informations, le président Andry Rajoelina est attendu à Addis-Abeba dans les prochaines heures pour assister au 38ème Sommet de l'Union africaine et participer à cette élection qui s'annonce historique.